Deus Ex Human Revolution : nos impressions

Le 30 octobre 2010 à 17:38 par Bastien 0 commentaire


À l'occasion de la Paris Games Week, Square Enix conviait une partie de l'équipe de développement d'Eidos Montréal à la fête pour présenter le prochain blockbuster de la société aux joueurs français. Comme ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance de dîner aux côtés de Jean-François Champagne, l'un des level-designers de Deus Ex: Human Revolution, et d'assister à une séance d'une heure réservée à la presse online, il nous semblait important de faire le point sur l'Action-RPG qui s'annonce comme l'un des temps forts du premier trimestre 2011 sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360.

Jeu-vidéo puissance trois
Les joueurs ayant déjà mis les mains sur l'un des deux premiers Deus Ex le savent : cette série est bien loin des codes et des stéréotypes véhiculés par des FPS comme Call of Duty ou Medal of Honor. Deus Ex: Human Revolution est plutôt un melting-pot de ce qui se fait de mieux en matière d'infiltration, d'action et de RPG. La particularité de la série, et plus particulièrement de ce troisième épisode, c'est la liberté qui est donnée au joueur dans sa façon de progresser dans ces environnements vivants et de faire évoluer le héros, Adam Jensen. Car comme dans tout bon jeu de rôle, l'inventaire et les compétences sont la clé de la réussite. Outre les associations d'objets, il est possible de rendre Adam plus puissant grâce aux « Augmentations » (sortes d'implants cybernétiques) que l'on peut dénicher ici et là. Ces implants permettant entre autres de sauter ou d'effectuer des actions contextuelles spectaculaires face aux ennemis, il va de soi qu'une même mission peut alors être abordée de différentes façons selon les modifications que vous aurez pu faire sur votre corps ou simplement de votre humeur. Dans la démonstration qui nous a été faite, trois d'entre-elles étaient montrées.


La mission en question consistait à récupérer une puce sur un cadavre gardé au chaud dans un commissariat de police évidemment bien protégé. Première option : jouer les beaux parleurs et mettre à profit les interactions sociales que les développeurs ont mis au point. L'entrée des bureaux est fermée ? Parlez donc avec le gardien, vieille connaissance, qui pourrait bien vous laisser entrer si vos choix sont cohérents et vont dans son sens. Pour chaque nouvelle réplique, il est possible de choisir le ton à adopter. Dans le cas présent, Adam peut argumenter, menacer ou pardonner le gardien qui n'a visiblement pas toujours été un ange. Cinq minutes plus tard, le policier craque, et vous donne l'accès à l'ensemble du commissariat. Évidemment, dans le cas contraire, il vous faudra trouver un autre moyen d'entrer. À l'intérieur, bien que vous soyez ignoré par la plupart des fonctionnaires grâce à votre passe-droit, il faut rester vigilant : pirater un ordinateur ou sortir une arme pourrait vous faire repérer. La mission se termine assez facilement de cette façon.

Mais la difficulté augmente lorsque le joueur prend exemple sur Solid Snake. En choisissant l'infiltration, et en déplaçant donc quelques caisses si vous n'êtes pas équipés de l'implant permettant de sauter, il faudra faire appel à vos compétences de hacker pour déverrouiller la porte de derrière. Ce système de cryptage fait appel à un mini-jeu sympathique mêlant stratégie, chance et rapidité. Là encore, il est tout à fait possible d'emprunter un autre chemin pour entrer : les égouts par exemple, même si cette alternative ne nous a pas été montrée. Une fois dans les locaux, l'objectif est de progresser en utilisant le système de couverture, en évitant les caméras et en neutralisant les gardes, pourquoi pas au moyen du camouflage optique. Une méthode qui montre toute la richesse du gameplay, qui perd ses charmes lorsque le joueur choisit l'attitude « je tire dans le tas », réduisant ainsi Deus Ex: Human Revolution à un vulgaire FPS, où l'on peut se protéger derrière les bureaux, jouer avec l'IA encore mal réglée pour ces situations et poser des mines pour passer les portes. Cette approche ne fait d'ailleurs pas vraiment honneur au level design qui semble pourtant particulièrement réussi.


Orange Mécanique
Cela ne vous a pas échappé, les choix artistiques opérés pour Deus Ex: Human Revolution sont particulièrement tranchés. À la manière d'un Matrix où le vert prédomine, ce nouvel épisode, lui, opte pour des teintes plus chaudes empruntées aux couchers de soleil de californiens. Les bandes-annonces et les premières images insistent d'ailleurs trop sur cet aspect en montrant le seul et unique environnement aussi contrasté : si un voile orangé est effectivement présent dans l'ensemble du jeu, on retrouve des couleurs plus naturelles en ville ou dans les immeubles.

Graphiquement, le Deus Ex: Human Revolution tient ses promesses, même si les possesseurs de PC devront probablement s'équiper d'une belle bête pour bénéficier de tous les détails. La démonstration qui nous a été montrée comportait tout de même quelques bugs d'affichage, de vilaines ombres, quelques saccades et un screen tearing assez gênant sur grand écran. Mais comme l'expliquait Jean-François Champagne, probablement amusé de constater intérieurement les améliorations faites depuis cette démo, la version finale sera plus propre. Pour le reste, la modélisation des visages, les reflets, les explosions et l'interface sont remarquables. Human Revolution pourrait ainsi devenir le digne successeur du premier opus, si la fin du développement suit cette voie. Et pour qu'un fier détracteur de FPS comme moi en sorte ravi, c'est que ce Deus Ex en a vraiment dans le ventre.