De la PlayStation à la DS
C'est en 1990 qu'est sorti Dragon Quest IV sur Famicom au Japon. En 2001, le jeu ressort sur PlayStation dans une version graphiquement plus poussée (on passe à des environnements en 3D, mais les personnages restent en 2D). C'est d'ailleurs à partir de cette version PlayStation qu'ArtePiazza a développé ce portage sur DS. La réalisation est donc la même, à la différence près que l'image s'affiche sur les deux écrans rendant le tout très lisible et clair. Le résultat est vraiment impeccable, et offre une profondeur assez exceptionnelle, notamment parce que les couleurs sont vraiment pétillantes. Calmées, donc, les mauvaises langues qui prétendaient que la 3D ne pouvait pas tourner simultanément sur les deux écrans de la portable de Nintendo. En revanche, la console peine parfois à afficher la totalité des personnages à l'écran (dans les gros villages à forte affluence par exemple), ce qui se traduit par quelques ralentissements pas vraiment gênants, mais à signaler. Autre point, la caméra n'est pas fixe, il faudra d'ailleurs utiliser L et R régulièrement pour découvrir des trésors ou passages bien cachés. En revanche, les combats restent assez fixes, avec cette classique et traditionnelle vue de face à la première personne, donc en 2D (mais avec de jolis effets spéciaux !).
La bande-son est excellente, car composée par Kôichi Sugiyama (le compositeur attitré de la série). On reconnaît dès les premières notes le thème principal de la saga (toujours aussi grandiose), et on apprécie l'inspiration assez médiévale des autres morceaux, qui restent tout de même assez classiques. Les bruitages sont d'un autre temps, mais passent très bien à travers les enceintes de la DS. Seuls les dialogues (qui ne sont pas doublés) deviennent crispants à la longue.
Mise en scène originale
Dragon Quest IV est le premier épisode de la saga Tenkuu no Shiro. Il se décompose en cinq chapitres, qui narrent l'histoire des différents personnages avant leur rencontre pour la quête finale. On suivra alors successivement les aventures de Ryan, de la Princesse Alena, du marchand Torneco puis des jumelles Manya et Minea. Bien qu'ils n'aient pas forcément un avenir de personnages héroïque devant eux, ces protagonistes vont se distinguer par leur charisme, leur caractère et leur envie de mener à bien leurs aventures plus ou moins personnelles. C'est au bout d'une dizaine d'heures que le héros du jeu (qui n'a toujours pas de nom) fera son apparition pour combattre Death Pisaro (Necrosaro en américain) aux côtés de ses nouveaux amis dont les chemins se sont finalement croisés.
Les scénaristes ont opté pour une histoire assez brute. Pas de longs dialogues, de grandes complications scénaristiques. Voilà qui renouvelle un peu la série, jugée un peu trop lourde et classique dans sa décomposition. La durée de vie est exceptionnelle (notamment parce que la difficulté n'a pas été corrigée) et vous pourrez accomplir un tas de quêtes annexes, parfois difficile à débloquer. C'est ainsi un réel plaisir de parler à tous les habitants à la recherche d'une nouvelle information. Les fans de L'Odyssée du Roi Maudit s'y retrouveront et apprécieront, clairement.
Du neuf avec du vieux
Le gameplay de Dragon Quest: L'épopée des Elus est assez simpliste, même si il propose un mélange des trois premier Draque. On retrouve par exemple la caravane qui vous permet de choisir quels personnages doivent partir au combat ou rester au chaud. Il vous faut également savoir que le leveling est roi ici. Si vous n'êtes pas un acharné des combats, passez votre chemin. La difficulté du titre réside principalement dans le fait qu'il faille passer des heures à combattre dans l'unique but de monter ses niveaux et d'obtenir de l'argent pour se payer les derniers équipements à la mode. De plus, on se retrouve face à un système de combats encore plus archaïque que Final Fantasy III. Vous ne choisissez pas par exemple, l'ennemi que vous désirez frapper avec vos héros. Il faudra donc prévoir les attaques ennemies tout en indiquant les votre, au conditionnel... C'est assez frustrant au début, il est vrai. Attaque, sort, objets et défense, voici les commandes de base qui s'offrent à vous. Vous l'aurez compris, si vous cherchez un gameplay fouillé, ce n'est pas à cette porte qu'il faut frapper.
Un peu à la manière de Final Fantasy Tactics A2, ce quatrième épisode boude l'écran tactile. Il ne fallait pas trop en demander ! L'utilisation optimale des deux écrans a sûrement obligé les développeurs à tirer un trait sur l'utilisation du stylet. Tout se fait donc au pad, mais l'ergonomie du jeu est telle que ce n'est pas réellement dérangeant. Les huit personnages principaux que vous aurez en main sont tous issus d'une classe différente, et apprendront des techniques diverses. Un petit plus qui vous motivera sûrement à continuez l'aventure. D'autant plus que celle-ci est régulièrement interrompue par des mini-jeux ou des activités sympathiques comme l'excellent casino ! Le Gold Saucer n'a décidément rien inventé...
Quelle bonne surprise ce remake ! En conservant les graphismes chaleureux de la version PlayStation et en apportant toutes les qualités que procure la Nintendo DS, Dragon Quest: L'épopée des Elus se montre comme une référence en terme de RPG japonais. Il reste néanmoins un jeu très classique, parfois un peu vieillot dans son gameplay, mais sa trame scénaristique particulière le rend vraiment intéressant. Et même si certains donjons vous rendons fou, il est clair que ce Dragon Quest conserve un certain charme et qu'il serait vraiment bête de passer à côté, en attendant le neuvième épisode lui aussi développé sur DS.