Final Fantasy V
L'équilibre de ce monde repose sur le pouvoir des quatre cristaux élémentaires du Vent, de la Terre, de l'Eau et du Feu, sans quoi les catastrophes les plus horribles pourraient bien se déclencher. Un jour, le Roi de Tycoon constate que le vent ne semble plus hisser les voiles des navires sur des océans bien trop calmes. Inquiet, il se rend au Temple du Vent et assiste à la pire des tragédies : le cristal se brise en mille morceaux, déclenchant ainsi une vague de cataclysmes sur la planète. Exdeath, une entité maléfique venue d'un autre monde, semble vouloir prendre possession du pouvoir des cristaux, et par la même occasion assouvir sa soif de vengeance. En même temps, quatre aventuriers croisent leurs chemins près d'un aérolithe tombé en plein cœur de la forêt. Ensemble, ils tenteront de redonner aux cristaux leur force légendaire en partant à la recherche de ces météores, et de mettre fin aux plans machiavéliques de leur nouvel adversaire, Exdeath, et de ses nombreux sbires.
Après le succès incontestable de Final Fantasy IV, Squaresoft sort un an plus tard cette cinquième aventure sur la console en vogue du moment : la Super Nintendo. Cet épisode marque l'arrivée d'une personnalité importante au sein de la société, Tetsuya Nomura, qui y travaillera discrètement en tant que designer des monstres, avant de prendre la place de Yoshitaka Amano quelques années plus tard aux commandes du design des personnages principaux. Final Fantasy V remportera un succès commercial plus important que son prédécesseur, en trouvant plus de 2.500.000 acquéreurs au Japon, malgré son intrigue peu originale. Ce score très satisfaisant ne sera pourtant pas reproduit dans le reste du monde : malgré un projet de localisation américaine intitulé Final Fantasy Extreme, rapidement avorté, cette cinquième fantaisie ne franchira pas les frontières japonaises.
Il faudra attendre un remake sur PlayStation, grâce à la compilation Final Fantasy Anthology regroupant les épisodes V et VI pour que les américains, et même le public européen (avec l'Edition Européenne rassemblant les quatrième et sixième opus), prennent le contrôle de Butz et de ses amis. Squaresoft y a même ajouté une belle cinématique d'introduction réalisée en images de synthèse, donnant un peu plus de relief aux personnages principaux. Plus tard, en 2006, le projet Finest Fantasy for Advance rend possible une adaptation sur GBA accompagnée de quelques améliorations de gameplay et surtout une traduction dans les principales langues européennes, français compris. Il s'agit à ce jour de la version la plus aboutie du jeu, mais elle a rapidement été victime des plans de distribution très pessimistes de Nintendo.
Une chose est sûre, le succès de Final Fantasy III est en partie dû à son système de jobs particulièrement bien pensé. Sans réellement innover, Final Fantasy V hérite de toutes ses bonnes idées. Le joueur peut donc décider lui-même des caractéristiques de ses personnages en choisissant leur classe parmi la vingtaine disponible (de nouveaux jobs faisant leur apparition à chaque cristal découvert). Plus loin encore : le jeu offrant la possibilité de changer de classe à n'importe quel moment. Il est tout à fait envisageable, et même recommandé, de rendre chaque personnage polyvalent en accumulant divers Points de Compétence. Ninja mage noir, samouraï invoqueur, autant dire que les possibilités sont quasi-infinies, d'autant plus que ces changements ne demandent pas de sacrifice particulier. Un vrai régal pour les amateurs de levelling. Final Fantasy V marque également le retour de la jauge ATB (pour Active Time Battle), grand classique de la série maintenant, qui malheureusement n'apporte pas de grande nouveauté ici, hormis le fait qu'elle s'affiche clairement dans le menu.
Graphiquement, Final Fantasy V ne révolutionne pas le genre. La Super Nintendo ne montre pas là toute sa puissance, et ce cinquième épisode souffrira plus tard de la comparaison avec son successeur, dont la réalisation est tout simplement époustouflante. Si les sprites des personnages sont toujours bien animés, et disposent de mimiques sympathiques, les décors sont parfois bien vides. On se consolera avec l'originalité des compositions musicales, signées Nobuo Uematsu. Chaque thème confère au jeu une ambiance inédite, à la fois épique et mélancolique.