Test
En 2001, Square Enix fêtait ses retrouvailles avec Nintendo en sortant une nouvelle licence sur GameCube :Final Fantasy Crystal Chronicles. A l'époque, il fut assez mal accueilli par la presse et les fans, notamment à cause de son scénario trop pauvre et mode multijoueur trop onéreux pour un porte-monnaie standard. C'est donc avec une certaine appréhension que nous attendions Final Fantasy Crystal Chronicles: Ring of Fates, sorti en août 2007 sur les DS japonaises, et enfin disponible en France ! Pari réussi ?
Le retour des chroniques du cristal
Ce nouvel épisode se déroule avant les événements de Crystal Chronicles sur GameCube. Yuri et Chelinka sont deux jumeaux qui vivent avec leur père Latov dans un petit village, non loin de Rebena Te Ra, la capitale du Royaume. Le jeu s'ouvre alors que les jumeaux coupent du bois avec leur père sous les regards bienveillants de Meeth, une liltie, et de Alhanalem (dis Al), un yuke, leurs baby-sitters et tuteurs en charge de leur éducation mais aussi de leur initiation au combat et à la magie. Mais un soir, alors que la lune rouge s'élève dans le ciel, un personnage effrayant fait irruption dans la demeure des jumeaux, tentant d'enlever Chelinka. Les deux jumeaux découvrent alors qu'un étrange pouvoir les unit, et qu'il prend toute son ampleur lorsqu'ils sont tous deux réunis.
Les scénaristes, menés par Hiroyuki Saegusa ont donc fait de gros efforts, même si l'histoire n'atteint pas la qualité d'un FF numéroté. Chaque personnage a été travaillé pour lui apporter plus de profondeur. Alors que dans Dragon Quest VIII et Final Fantasy XII, on pouvait entendre des accents différents, dans Ring of Fatescertains personnages emploient des expressions particulières. Al par exemple, s'amuse à inverser les mots, ce qui a l'avantage de faire sourire même pendant les scènes les plus tragiques. La plupart des scènes importantes sont d'ailleurs doublées (en américain pour la version européenne, mais les textes sont entièrement traduits en français). Quel bonheur ! La qualité du doublage est impressionnante, et cela donne énormément de profondeur aux personnages et à l'action. Ajoutez à cela l'humour omniprésent, et l'on obtient un jeu clairement plus abouti que le précédent. On regrettera quand même que les scènes misant sur l'émotion ne soient pas plus crédibles. Mais bon, on ne demande pas à un Crystal Chronicles d'être déprimant, mais au contraire d'être le plus accessible possible. Ring of Fates l'est clairement.
La déesse sublimée
Ce n'est plus un secret, Square Enix est probablement l'a société qui exploite au mieux les capacités de tous les supports qu'elle occupe. Une fois de plus (au risque de se répéter), ceci est vérifié. Après un Dragon Quest Monsters: Joker ahurissant, on se retrouve avec un Ring of Fates éblouissant. La 3D du jeu est superbe, assez différente de ce que l'on a pu voir dans Final Fantasy III. Impossible de les comparer donc. Les personnages, dans un style super deformed toujours à la mode, sont plutôt bien détaillés et évoluent dans un univers entièrement en 3D isométrique à la manière d'un Tactical-RPG. De plus, les changements effectués sur l'équipement des héros est visible à l'écran. Ce détail est amusant, car la customisation est parfois poussée à l'extrême...
Bien que tous les environnements soient assez cubiques, les intérieurs et les villes semblent avoir bénéficié d'un soin tout particulier, contrairement aux donjons parfois assez pauvres en détails, mais tellement vastes (notamment la forêt, superbe). Et quand on assiste à une cinématique CG (assez peu nombreuses et surtout très courtes hormis l'introduction), c'est l'apothéose ! Le codec utilisé permet un affichage fluide sans compression.
La caméra, fixe, est particulièrement bien gérée. Pour peu qu'un objet ou un mur empêche le joueur de voir ses personnages, celle-ci pivotera intelligemment afin de clarifier la situation. C'est bien la première fois qu'il n'est pas nécessaire de jouer avec L et R sans cesse pour y comprendre quelque chose. Ceci est surtout agréable pendant les combats, qui deviennent pour le coup très dynamiques et surtout lisibles. Les monstres, assez nombreux, sont plutôt bien réalisés, même si un trop grand nombre d'ennemis (ou de personnages tout simplement) à l'écran aura tendance à provoquer quelques légers ralentissements. Ceci est vérifié près du cristal de Rebena Te Ra, ou encore dans le donjon final. Les boss, eux, sont franchement impressionnants.
Parlons un peu de l'utilisation de l'écran tactile. Pendant le jeu, l'action se déroule sur l'écran supérieur, alors que l'écran tactile présente les statistiques des personnages, les magilithes et l'inventaire. Le stylet permet donc d'utiliser les magies et de changer un personnage d'un "simple" clic. Encore faut-il avoir le temps de dégainer le stylet en plein combat, mais c'est une autre histoire. Plus tard dans le jeu, on pourra créer ses propres magilithes avec Meeth en touillant dans un chaudron. Rigolo, mais encore une fois, impossible à faire en plein combat à moins d'avoir trois mains.
Ring of friends
Bien que la partie solo ait été privilégiée, ce nouveau Crystal Chronicles n'oublie pas le mode multi. Deux modes utilisent la fonction multijoueur : le mode quêtes et le mode "échange mog".
Dans le mode quête, on nous propose de créer notre personnage (choix de la race et du sexe, soit 8 possibilités ce qui n'est pas énorme) puis de participer à des quêtes avec des amis via la connexion sans fil DS à travers les différents donjons du jeu. Ce mode est très fun, pas vraiment grâce à la diversité des quêtes à remplir (qui consistent généralement à nettoyer une zone de tous ses ennemis) mais grâce au gameplay qui permet d'élaborer maintes stratégies contre les boss (surtout à 4) et d'avoir de franches parties de rigolades entres amis (qui possèdent chacun une DS et une cartouche).
Le mode quête est une sorte de parallèle au mode "histoire" car il permet de faire évoluer un personnage et de lui confectionner de nouvelles armes et armures grâce aux objets récoltés dans les donjons. D'ailleurs, comme chaque inventaire est individuel, le fait que les monstres relâchent un nombre limité d'objets promet de rudes batailles entre joueurs pour récolter les fameux trésors. Idem quand le roi vous donne à la fin de la mission votre récompense mais en plus, le temps est chronométré, ce qui vous laisse guère le temps de tergiverser sur qui prendra quoi : les premiers arrivés sont les premiers servis.
Il est à noter que ce mode quête est aussi jouable en solo mais vous vous doutez bien que c'est nettement moins drôle.
Le deuxième mode multijoueur utilise le mode Wi-Fi de la console ! Gardez votre calme, il ne s'agit pas de combattre des joueurs à des milliers de kilomètres, mais simplement d'échanger votre mog (que vous aurez préalablement peinturluré) avec un autre joueur... Assez limité donc.
Pari gagné pour ce Final Fantasy Crystal Chronicles: Ring of Fates qui nous fait vite oublier son aîné. Le scénario tient la route, les graphismes sont superbes (rappelons que nous sommes sur DS), les musiques dynamiques et le gameplay, malgré quelques petits défauts, reste très agréable. On regrettera simplement que le jeu se termine en seulement dix à quinze heures, de pur bonheur. On attend maintenant la suite de la série Crystal Chronicles, qui devrait arriver sur Wii très prochainement (avec My Life as a King et The Crystal Bearers) !