Après un Chocobo Racing médiocre, les chocobos reviennent en Europe avec leur propre jeu. Pourtant, lorsque la version japonaise, Chocobo to Mahô no Ehon, est sortie, nous ne pensions pas pouvoir y toucher un jour. Pourtant, le jeu est bien sorti aujourd'hui, mais a été renommé Final Fantasy Fables: Chocobo Tales, probablement pour éviter l'échec commercial (ce nom est beaucoup plus parlant pour les moins habitués, et d'autre part Final Fantasy III est sorti il y a peu). Voici un petit tour d'horizon de ce titre original qui espérons-le vous permettra de comprendre que sous ses airs de jeu annexe réservé aux fans, Chocobo Tales renferme des heures de rigolade et de plaisir, ainsi qu'une réalisation particulièrement réussie pour la Nintendo DS.
En terrain connu
Le scénario de Chocobo Tales a la particularité de reprendre les principaux éléments des premiers Final Fantasy. Alors que vingt ans auparavant, il fallait sauver le monde grâce à quatre chevaliers vaillants, on le fera cette fois avec un chocobo... Effrayant n'est-ce pas ? Surtout que le grand méchant est un livre de contes nommé Bebuzzu. A priori complètement niais (il l'est), ce scénario est en fait très parodique. Vous l'aurez compris, même si ce titre s'adresse également aux plus jeunes, il permettra aux habitués de la série de sourire grâce aux nombreux clins d'œil. Le chocobo (que vous nommerez comme vous voudrez) est accompagné de plusieurs personnages assez classiques (et stéréotypés) : Croma, un mage noir, Shirma, une mage blanche puis l'ingénieur Cid. L'univers du jeu vous sera vraiment familier : nombreux sont les pampas, mogs, xylomids et autres bombos, que vous croiserez au cours de l'aventure. C'est un réel plaisir de tous les retrouver dans un même jeu, qui permet de mettre en valeur ces petites créatures parfois trop délaissées dans les épisodes numérotés.
Technique irréprochable
Une fois de plus, Square Enix prouve que la Nintendo DS en a dans le ventre. Les graphismes de Chocobo Tales sont très proches de ceux de Final Fantasy III. Tout est en 3D, dans des couleurs très chaleureuses. Les personnages, pourtant assez nombreux, sont eux aussi très soignés.
Très souvent, le jeu utilise un style très particulier qui n'est pas sans rappeler Paper Mario. Lorsque le joueur passe dans le livre d'histoires, les décors et les personnages sont représentés sous la forme de papiers coloriés aux pastels et découpés. La cinématique, elle aussi au style original, est vraiment agréable, et bien plus fluide beaucoup d'autres jeux sur DS.
Le double écran est toujours très intelligemment utilisé, contrairement à FFIII où l'écran supérieur est souvent noir. Parlons maintenant de l'utilisation de l'écran tactile, le point fort de Chocobo Tales. C'est simple, tout se joue au stylet. Même les menus sont assez bien fichus pour permettre au joueur de continuer à tâtouiller son écran. Bien sûr, il y a parfois quelques imprécisions, mais rien de bien méchant. La bande-son est, elle, d'assez bonne qualité, mais pas phénoménale. En réalité il s'agit de musiques phares de la série revisitées et arrangées. Rien de très excitant, mais ce n'est pas ce que l'on attend de ce genre de jeu...
"Raconte-moi une histoire"
Chocobo Tales renferme seize mini jeux et vingt-trois micro jeux plus drôles les uns que les autres, et jouables à plusieurs grâce au Wi-Fi de la console. En entrant dans l'un des livres magiques, on écrit bien souvent la suite d'une histoire connue (Le Lièvre et la Tortue, Le Petit chaperon rouge, Les Trois petits cochons...) remise au goût du jour, c'est à dire mettant en scène des chocobos et autres créatures mythiques de la série. C'est en s'amusant que l'histoire progresse, que de nouvelles zones ou de nouveaux trésors apparaissent. Les mini jeux sont variés, délirants, et peuvent être refaits autant de fois qu'on le souhaite dans le mode Arcade. Pour avancer efficacement, il faut vaincre à plusieurs reprises ses adversaires dans le mode combat, en passant les 5 niveaux de difficulté (le dernier étant souvent assez difficile). A chaque fois, on découvre une fin alternative du scénario conté par le livre dans lequel on est entré. L'humour est évidemment omniprésent, et les clins d'œil à Final Fantasy I sont très nombreux (beaucoup de fins parodient son prologue, il est vrai assez comique quand on le regarde maintenant).
Les micro jeux, eux, sont beaucoup plus courts (et simples), mais permettent de remporter des cartes qui serviront pour les duels "pop-up". Le principe est un peu différent, car au lieu de vaincre des ennemis, il faut ici vaincre le temps. Les micro jeux demandent de la rapidité : il vous faudra battre les records enregistrés pour pouvoir continuer. Notez que le défi est parfois corsé, et qu'après des dizaines de parties, il n'est pas rare de s'enrager tout seul devant sa DS.
Pop-up duel
En accumulant des cartes, vous pourrez vous constituer votre propre deck. Ainsi, vous serez en mesure de combattre vos ennemis en duels "pop-up". Ceux-ci laissent une grande part au hasard : seulement trois cartes de votre paquet sont choisies aléatoirement au début de l'affrontement. Si vous avez une mauvaise pioche, c'est la défaite assurée. Chaque carte représente une créature qui intervient lorsqu'elle est appelée. Comme vous pourrez le remarquer sur les images, une carte comporte quatre cercles bien différents (avec une épée, un bouclier ou rien). Expliquons rapidement (sans trop entrer dans les détails) : si l'épée est placée dans le cercle rouge, alors il faut tenir compte du symbole contenu dans le cercle rouge de la carte ennemie (c'est bien évidemment le même principe pour toutes les couleurs). En attaquant un cercle vide on a 100% de chances de réussite, une épée contre une épée diminue la puissance d'attaque par deux, et si le cercle renferme un bouclier, l'attaque est parée. Le système intègre également des magies et des attaques spéciales que l'on peut effectuer en utilisant les cristaux gagnés à la fin de chaque tour.
Même si les duels en mode solo sont plaisants, ils le sont d'avantage en mode Wi-Fi (avec des amis ou sur le réseau CFW Nintendo). Mais pour pouvoir remporter un maximum de parties, il faut détenir quelques cartes rares, que l'on obtient dans le mode Histoire. Mieux vaut donc être patient, plutôt que de se jeter sur les parties en ligne !
Finalement, Final Fantasy Fables: Chocobo Tales s'avère être une très bonne surprise. Son scénario ultra parodique et ses nombreuses références à l'univers de la série Final Fantasy marqueront les habitués. Le gameplay est très agréable (tout est jouable au stylet !), et la réalisation est très correcte (moins soignée que Final Fantasy III tout de même). La durée de vie n'atteint pas des sommets, mais est allongée par les nombreux challenges proposés, ainsi que le mode online permettant de faire des duels "pop-up" via le Wi-Fi de la console. Ne ratez ce titre sous aucun prétexte : il utilise pleinement les capacités de la DS, et confirme que Square Enix maîtrise parfaitement la bête...