Dirge of Cerberus: Final Fantasy VII
Trois ans se sont écoulés depuis la chute du météore. Reeve Rusti, à la tête de l'organisation ORM (Organisation de Régénération du Monde), tente de soigner la planète, qui a été totalement ravagée par la Shinra. Mais depuis quelques jours, une effrayante rumeur circule dans les villes de Junon et Edge : des personnes auraient disparu, et d'autres auraient entendu des cris provenant de Midgar. De son côté, Vincent Valentine est invité par Reeve pour célébrer la fin de la reconstruction de Kalm. Mais alors que la fête bat son plein, de mystérieux soldats prennent la ville d'assaut, et détruisent tout ce qui se trouve sur leur passage. Membres d'un groupe appelé Deepground, ils étaient en réalité prisonniers des ruines de Midgar durant les trois ans qui ont suivi l'effondrement de la Shinra. Un message terrifiant retransmis par les mercenaires après l'attaque finira par convaincre Vincent de passer à l'action. Il découvrira qu'il est en réalité l'une des cibles de Deepground et de leurs membres d'élite, les Tsviets.
Malgré son scénario mettant en scène le mystérieux et charismatique Vincent Valentine, le jeu n'a pas rencontré un succès phénoménal. Suite aux critiques peu glorieuses de la presse et des joueurs au Japon, les développeurs ont décidé d'apporter de nombreuses modifications à leur titre. Ainsi, l'Occident a accueilli une version totalement remaniée proposant notamment une meilleure maniabilité. Vincent peut désormais réaliser des mouvements supplémentaires (double saut, attaque en vol), et se déplacer légèrement plus vite. Les armes peuvent également être modifiées, et sont dégainées plus rapidement. Pour combler l'absence du mode online et de la difficulté facile qui étaient présents dans la version japonaise, l'équipe a également rajouté un mode "Très Difficile", qui permet de débloquer une quarantaine de missions et divers extras.
Produit par Yoshinori Kitase et réalisé par Takayoshi Nakazato, Dirge of Cerberus -Final Fantasy VII- peut être décrit comme un jeu hybride. Tous deux amateurs de FPS, ils ont choisi, après avoir considéré différentes options, de réaliser un jeu de tir à la troisième personne dans l'univers du mythique Final Fantasy VII. En plus des spécificités communes à tous les titres de ce genre, Dirge of Cerberus présente aussi de nombreux éléments empruntés aux RPG. Vincent dispose donc d'une barre de vie, mais également d'une barre de MP : il a en effet la possibilité d'utiliser quelques magies basiques. Chaque ennemi vaincu lui rapporte des points d'expérience qui peuvent être utilisés en fin de niveau pour augmenter ses caractéristiques, ou être échangés contre des Gils. Si l'on peut évidemment acheter des objets assez classiques comme des potions, cet argent peut aussi être utilisé pour personnaliser les armes du héros : Cerbère, Griffon et Hydra. Selon les situations, elles seront ainsi plus ou moins efficaces. Vincent dispose également de l'une de ses fameuses limites. Pendant trente secondes, il peut ainsi se transformer en Bête Galienne pour exécuter de puissantes attaques.
Concernant les personnages, cet épisode nous permet de retrouver les compagnons de Vincent et notamment Yuffie Kisaragi, Cid et Cait Sith, qui est même brièvement jouable. Évidemment, le passé de l'ex-Turk tient une place très importante : Lucrecia Crescent est ainsi un personnage central de l'histoire. Le design des personnages, assuré par Tetsuya Nomura, est d'ailleurs très réussi, au même titre que l'ambiance qui se dégage du titre, mise en valeur par la bande originale très particulière de Masashi Hamauzu. Les Tsviets, protagonistes majeurs de cet opus, sont quant à eux charismatiques et diaboliques à souhait, et s'affichent comme des adversaires hauts en couleurs. Si son gameplay n'est pas irréprochable, Dirge of Cerberus peut au final se targuer d'une direction artistique menée de main de maître par le talentueux Yusuke Naora, et d'une excellente réalisation, même si certaines cut-scenes laissent à désirer. Du côté des cinématiques, le légendaire talent de Square Enix n'a pas failli. Intenses et sublimes, elles sont un vrai régal.