Theatrhythm: Final Fantasy

Test

Le 17 juillet 2012 à 20:00 par Bastien 0 commentaire
Theatrhythm - Bandeau

Quel est le meilleur moyen de rendre hommage à la série Final Fantasy ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Square Enix tente désormais d'y répondre tous les cinq ans. Après un Dissidia: Final Fantasy faisant honneur aux héros de la saga pour le vingtième anniversaire, le studio devait séduire ses fans avec une idée nouvelle en 2012. À y réfléchir, la musique semble couler de source. Voilà vingt-cinq années que les joueurs sont bercés par le travail de compositeurs respectés. Theatrhtyhm: Final Fantasy revient sur ces mélodies inoubliables en y superposant une couche de rythme, quelques mécaniques bien japonaises, et un soupçon de classe. Écoutez...

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Fa Si La Chanter

Les jeux de rythme ont toujours été très appréciés au Japon. En Occident, ils peinent souvent à se faire remarquer quand ils n'intègrent pas les familles Dance Dance RevolutionRock Band ou Guitar Hero. PublierTheatrhythm en Europe est donc un pari que Square Enix se lance, convaincu que la nostalgie prendra le pas sur la mélodie. Car derrière se titre imprononçable se cache un hommage aux treize épisodes canoniques de la série Final Fantasy débutée en 1987. Nobuo Uematsu, Masashi Hamauzu et Hitoshi Sakimoto font partie de ces talents qui ont fait de la saga ce qu'elle est, une véritable légende vidéoludique, quoi qu'en disent ses détracteurs. L'aventure, car c'en est une, commence à l'heure où le Cristal de la Mélodie menace de s'effondrer dans un monde où le Rythme n'a plus de rigueur. Quatre héros partiront bientôt à la recherche de l'onde musicale qui harmonisera ce triste monde. À la manière d'un Dissidia, le scénario tient sur un timbre Mog-poste, mais permet de justifier habilement ce mélange inhabituel. L'essentiel est ailleurs, vous l'aurez compris.

Chaque épisode est, en début de partie, représenté par un personnage emblématique redessiné pour l'occasion par MonsterOctopus, un artiste japonais déjà impliqué dans Kingdom Hearts Mobile et Re:coded. Un style surprenant et enfantin bien adapté à l'esprit Nintendo, qui a surtout le mérite d'harmoniser les traits de crayon de tous les héros. Les monstres et antagonistes adoptent le même design « Chibi », style qui pourrait déplaire aux puristes. Une fois l'équipe constituée de quatre protagonistes aux compétences équilibrées, la quête musicale est enfin à la portée du joueur. Une quête assez libre, composée de treize chapitres qu'il peut parcourir dans l'ordre qui lui sied le mieux. Prologues et Endings mis à part, tous les Final Fantasy sont représentés par trois musiques, traduites par trois phases de jeu distinctes. Les Event Music Stages, cinématiques interactives, sont les plus faciles à prendre en main. Il sont composés de trois types de « notes » : la note simple, à effectuer d'un bref toucher, la note tenue qui demande une pression plus longue, et la note glissée, nécessitant un mouvement de stylet dans une direction indiquée. Les Field Music Stages, véritables balades dans un environnement malheureusement pauvre en références directes à l'épisode concerné, ajoutent une dimension d'ondulation verticale à suivre sur l'écran tactile. Enfin, les Battle Music Stages sont statiques, mais opposent les quatre combattants à différents ennemis légendaires. Comme dans les autres niveaux, les notes doivent être jouées en suivant un timing irréprochable afin de causer plus de dégâts et d'obtenir une meilleure note finale. Cette prise en main immédiate et la diversité des niveaux font furieusement grimper la jauge d'intérêt du jeu, même auprès des néophytes.

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Métronome à deux vitesses

Qui dit « accessible » ne veut pas nécessairement dire « sans challenge ». Dans sa conception même,Theatrhythm se veut résolument riche et complexe, notamment parce qu'il propose trois niveaux de difficulté pour chaque morceau : Basic, Expert et Ultimate. À moins que vous n'ayez de véritables problèmes de rythme, auquel cas ce jeu n'est pas fait pour vous, le premier pallier fera plutôt office de didacticiel. Les choses se corsent en Expert, où le rythme est plus soutenu, et les gestes demandés plus variés. Difficile d'enchaîner les notes « Critiques » sur toute la durée de la chanson, d'autant plus que la moindre erreur peut en entraîner d'autres. Les développeurs ont d'ailleurs pris un malin plaisir à jouer avec les contre-temps et les accélérations, difficiles à anticiper. Quand un parcours est terminé, les quatre héros de l'équipe accumulent plus ou moins de points d'expérience, permettant de faire grimper leurs niveaux et compétences. HP, force, magie, agilité, chance et points de compétences sont autant de paramètres qui influent sur le déroulement de chaque piste. Les équipements et objets gagnés permettent aussi de recevoir un peu de soutien en cas de situation critique. Jouer avec tous ces paramètres est primordial pour se confectionner un quatuor de choc.

Mais pour les joueurs mélomanes qui souhaiteraient aller plus en profondeur, Theatrhythm renferme bien d'autres surprises repoussant les limites de sa durée de vie. Obtenir la note parfaite sur toutes les partitions n'est pas une finalité. Il faudra aussi compter sur les points de Rythmia, qui reflètent probablement le mieux la progression de votre partie. Ceux-ci sont comptés selon 10 critères après chaque performance : le nombre de notes « critiques », le score obtenue, le nombre de combos, le sexe de vos personnages, etc. Autant de paramètres qui font grimper les points Rm, et augmentent les chances de débloquer de nouveaux contenus. À 10 000 points, le scénario se termine, mais l'aventure continue pour les joueurs atteints de la collectionnite aigüe. Il faudra encore rassembler les cristaux permettant de déverrouiller les 16 personnages cachés et les 12 musiques supplémentaires. Sans compter le musée à remplir de cartes à collectionner, de cinématiques et de musiques. Ce n'est pas tout... Une fois préparé, peut-être pourrez-vous vous aventurer dans le Sanctuaire de Chaos, rempli de défis à la difficulté aléatoire. Les Dark Notes qui le composent renferment à chaque fois deux stages dont la disposition des notes n'a plus rien à voir avec celle des modes Series et Challenge. Des défis à relever seul ou avec des amis qui complètent à hauteur de plusieurs centaines d'heures la durée de vie du jeu, probablement le plus riche qui existe à ce jour sur Nintendo 3DS.

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OST en double bémol

Bien évidemment, malgré ce contenu phénoménal, Theatrhythm n'est pas exempt de défauts. On reprochera tout d'abord à la cartouche des choix de musiques parfois curieux. Sélectionner une poignée de morceaux parmi les dizaines de compositions de chaque épisode a dû être une véritable torture, mais on ne peut s'empêcher de regretter l'absence de quelques pépites : l'enivrante « Fight On! » de Final Fantasy VII, ou la brutale « Otherworld » de Final Fantasy X par exemple. Une curiosité que le studio avait anticipée : avec déjà plus de 50 contenus téléchargeables disponibles au Japon, Square Enix compte bien faire les poches des joueurs les plus fortunés. Commercialisés 1 euro pièce en Europe, l'addition s'élèvera au moins à 50 euros pour qui cherchera à obtenir un jeu complet. Comme tous les jeux en kit, nul ne sait combien de DLC sont prévus à terme.

Pointons également du doigt l'absence de traduction française devenue une coutume depuis la sortie deDissidia 012[duodecim] Final Fantasy. L'histoire étant complètement anecdotique, la langue de Shakespeare n'est pas gênante, mais c'est dans les menus, descriptions des équipements et des compétences que l'Anglais pourra handicaper les plus jeunes. Les mêmes qui, n'ayant pas joué aux premiers épisodes, seront confrontés aux cinématiques dérangeantes des Event Music Stages. Hommage oblige, elles révèlent le plus souvent des éléments cruciaux du scénario du jeu en question. Bien que le regard soit focalisé sur les notes, ces spoilers de second plan ne sont pas très délicats.

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Faire du fan-service, c'est facile. Le faire avec respect et talent est une tâche moins aisée. Avec Theatrhythm, Square Enix parvient à rassembler toute sa communauté autour d'un jeu de rythme qui en plus de faire honneur aux compositions de ses artistes séduit les fans du genre avec cet emballage RPG rudement bien pensé. Extrêmement adictive, riche en contenu, mignonne... Cette expérience mélodique est une véritable réussite à placer au Panthéon des meilleurs jeux de la Nintendo 3DS. Un seul regret, cette politique écœurante des contenus téléchargeables qui conduira le studio à publier dans les semaines à venir plus de 50 musiques vendues 1 euro. Triste époque.

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Ces mélodies inoubliables
Bel effort d'originalité
Durée de vie colossale
Tous ces DLC payants...
En Anglais uniquement
J'ai raté mon arrêt de bus