Bonne nouvelle, nous allons (enfin !) pouvoir vous proposer notre traduction française des quatre parties manquantes du roman Final Fantasy XIII Episode Zero -Promise-, publié au Japon le 24 décembre dernier. Comme vous le savez peut-être, il est composé en tout de sept parties, trois d'entre-elles ayant été publiées l'année dernière sur le site officiel japonais du jeu. Un grand merci à la généreuse Lissar pour ses traductions anglaises, et à Eole pour nous avoir signalé qu'elles avaient repris. Si vous ne l'avez pas lu, vous pouvez retrouver le premier chapitre de cette partie, dédiée à Vanille et à Fang, à cette adresse. Attention tout de même : ne lisez ces deux chapitres que si vous avez terminé le jeu, étant donné que des informations cruciales sur son scénario y sont révélées. Les trois parties qui avaient été publiées sur le site officiel sont quant à elles conçues pour être lues avant de jouer à Final Fantasy XIII, alors ne vous privez pas.
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Stranger - Chapitre 2
Elles avaient besoin de temps. Pour savoir où elles se trouvaient, et dans quelle situation elles avaient été embarques. Juste après son réveil, Fang s'était trouvée quelque part entre les rêves et la réalité. Vanille aussi se sentait confuse, incapable de faire la moindre chose. Mais elles finirent par arriver à dissiper la brume qui pesait sur leurs esprits.
Il leur suffit de regarder autour d'elles pour savoir qu'elles se trouvaient dans un temple. C'était la Chambre des l'Cie, là où les l'Cie cristallisés reposaient. Elles comprirent alors ce qui s'était passé. Elles avaient complété leur Tâche, puis avaient été plongées dans un sommeil éternel. Mais une nouvelle Tâche leur avait été confiée, et elles avaient été réveillés à nouveau. Tout ceci n'était pas très dur à deviner. Mais...
« Hé, qu'est-ce qu'il s'est passé avant qu'on soit transformées en cristal, au juste ? » demanda Fang.
« Tu ne te souviens pas !? »
« Non... Tout est mélangé dans ma tête. J'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose d'important. » La voix de Fang était tremblante. Elle regardait la marque des l'Cie sur son bras. Elle avait été brûlée, et était maintenant d'un blanc livide. Ce n'était que plus tard que Vanille s'était rendue compte que Fang essayait de sourire.
« Je suis... cassée. » Fang était au bord des larmes. Vanille ne l'avait jamais vue dans un tel état auparavant. Elle la prit dans ses bras. « Moi aussi. » murmura-t-elle, mais sa voix semblait étrangère. Lorsqu'elle s'arrêta enfin de trembler, elles se relevèrent et Vanille sourit.
« Et si on allait à la maison ? »
Puisqu'elles avaient déjà complété une Tâche, elles seraient sûrement accueillies à bras ouverts, non ? Elles pourraient s'occuper de leur nouvelle Tâche plus tard... même si elles ne savaient pas en quoi elle consistait.
« Et si tous ceux qu'on connaissait sont déjà devenus vieux ? » dit Fang en souriant. C'était un sourire sincère, cette fois.
« Tu crois ? Mais peut-être qu'il ne s'est pas passé autant de temps, et qu'ils nous diront, « Oh, vous êtes déjà revenues ? » »
« Je me demande combien d'années sont passées. »
« Ça ne fait peut-être que quelques jours, tu sais. »
« Si c'est le cas, ils nous font travailler trop dur. Laissez-nous au moins six mois, quand même. » Elles se dirigèrent vers la sortie en riant, s'attendant à revoir leur maison.
« C'est pas possible ! »
C'était la nuit. Mais il faisait tellement clair qu'elles pouvaient voir les bâtiments de la ville qui les entourait. Il y avait des lumières partout, et elles se reflétaient à la surface d'un océan. Au départ, elles pensaient qu'il s'agissait d'un ciel parsemé d'étoiles, mais elles se rendirent compte que ce n'était pas du tout des étoiles, mais les lumières d'une ville, au loin. Est-ce qu'on pouvait vraiment appeler quelque chose comme ça un ciel ?
« Où... »
« On n'est pas sur Gran Pulse. » dit Fang.
Vanille ferma les yeux un instant. Je vais juste regarder encore une fois, se dit-elle. Peut-être que ce sera différent. Lorsqu'elle les rouvrit, rien n'avait changé.
Elles regardèrent l'océan et le ciel, sans dire un mot. Il n'y avait rien à dire. Elle retournèrent dans le temple en silence. Elles avaient faim. Cocoon elles savaient très bien que c'était Cocoon n'était pas le genre d'endroit dans lequel elles pouvaient se promener librement, affamées et sans arme. Là où reposaient les l'Cie, on amenait toujours des offrandes. Il y avait de la nourriture qui ne pourrirait pas, peu importe depuis combien de temps elle se trouvait là, ainsi que les armes et les vêtements des l'Cie. Vanille avait entendu dire que les offrandes étaient faites régulièrement pour que les l'Cie cristallisés puissent reposer en paix, mais c'était probablement au cas où ils se réveilleraient à nouveau.
« Mais qu'est-ce que c'est que ça ? »
La nourriture qu'on leur avait laissé était devenue immangeable. Elles fouillèrent le temple à la recherche de quelque chose de comestible, mais en vain. Il n'y avait à manger ailleurs que dans la Chambre des l'Cie.
« Est-ce qu'on se moque de nous ? »
« Sûrement pas... mais c'est bizarre. »
Les offrandes auraient dû se conserver pendant au moins dix ans. Fang et Vanille en étaient certaines. La tradition était d'apporter de la nourriture au temple tous les dix ans. Il y avait un festival à cette occasion, et tout le monde en donnait un peu. Afin qu'ils puissent partager la joie du festival avec les l'Cie endormis.
Un enfant n'aurait pas trouvé cette nourriture délicieuse, mais elle était tout de même comestible. Ce qu'elles avaient devant avait l'air et sentait horriblement mauvais, quel que soit le goût que ça pouvait avoir. Ça avait l'air dangereux.
« Ce n'est pas que la nourriture, regarde ça. » dit Vanille. Dans une boîte se trouvaient des habits du festival. Ils étaient pâles, usés.
« Ça aussi... » Fang attrapa sa lance préférée et en tordit l'extrémité. Vanille ne savait pas ce qui n'allait pas, mais peut-être qu'elle avait commencé à se décomposer aussi.
« On dirait que tout ça a été exposé au vent de l'extérieur. »
L'air à l'intérieur du temple était figé. Ça n'aurait pas dû arriver. Pas seulement à la nourriture, mais le métal et le tissu aussi n'étaient pas supposés pourrir aussi facilement.
« Alors la seule chose qui n'a pas changé dans cette pièce, c'est nous, qui étions cristallisées. » dit Fang. Combien d'années avaient-elles pu dormir ? Il semblait que ça ne faisait pas des dizaines, mais des centaines d'années.
« Oublie ce que j'ai dit à propos des vieux. Ils doivent plutôt tous être morts. »
« Non... » Vanille baissa les yeux et se mordit la lèvre, essayant de ne pas trembler.
« Ne fais pas cette tête. » dit Fang en la tapant dans le dos. « D'abord, on doit manger. »
« Mais on peut pas manger ça... » Vanille jeta un il aux offrandes. La nourriture pourrie, les habits du festival décolorés. Elle adorait porter ces vêtements...
« Il y a un océan, non ? Et une forêt, aussi. C'est un peu loin, mais... on trouvera quelque chose à manger. On va s'en sortir. » Fang prit sa lance et sourit. Comme c'est étrange, pensa Vanille. Quand Fang dit qu'on s'en sortira, j'y crois dur comme fer.
« Tu as raison. » Vanille prit son arme et se releva.
C'était déjà le lever du jour, l'heure parfaite pour chasser en territoire ennemi. Il n'y aurait pas beaucoup de gens, mais il y aurait assez de lumière pour bien y voir. Elles commencèrent par l'océan. Dans la forêt, elles risquaient de se perdre, et de toute façon, l'océan était plus près du temple. Elles ne trouveraient peut-être pas à manger à temps pour le petit-déjeuner, mais elle devraient au moins pouvoir déjeuner. Du moins, c'était ce qu'elles espéraient...
« On dirait qu'on va pouvoir prendre le petit-déjeuner, après tout ! » Vanille regarda, impressionnée, le poisson qui se débattait dans ses mains. Il n'était pas inhabituel pour Fang d'attraper un poisson en un éclair avec sa lance, mais que Vanille y arrive sans problème était très étrange.
« Il y a quelque chose qui cloche chez ces poissons ? »
Ces poissons semblaient avoir un prédateur, puisqu'ils sentaient le danger. Quand Fang ou Vanille s'approchait d'eux, ils essayaient de s'échapper. Mais ils étaient bien trop lents.
« Est-ce qu'on peut les manger, au moins ? »
Le gibier trop facile à chasser pouvait être toxique, ou avoir mauvais goût. Elles commencèrent toutes les deux à penser que ces poissons ne leur serviraient à rien.
« Mais dites-moi, vous êtes très douées. » Une voix les appela depuis la plage. Elles se raidirent instantanément, regrettant leur manque de vigilance, et se retournèrent. Elles se retrouvèrent face à un vieux couple, qui souriait et applaudissait.
« Comme c'est amusant, de voir des gens attraper des poissons à Bowdam de cette manière. »
« ne se font jamais avoir par un appât. Mais je comprends maintenant, un harpon est plus efficace qu'une canne à pêche. »
Vanille n'avait pas saisi le nom du poisson, mais il avait l'air d'être très commun sur Cocoon.
« Oh pardon, nous devons sûrement vous déranger. »
« Nous ne voulions pas être impolis. » Ils eurent l'air triste un instant, mais leur sourire revint rapidement, et ils se prirent par la main et s'éloignèrent.
« Qu'est-ce que... c'était ? » Fang avait attendu qu'ils aient disparu au loin pour parler.
« Ils sont de Cocoon... non ? » Elles avaient pensé que si on les trouvait, elles seraient attaquées avant d'être interrogées. Après tout, c'était bien « Le Repaire Flottant du Démon ». Leurs habits étaient très différents de tout ce qu'on pouvait trouver sur Gran Pulse. Si c'était comme ça que les gens s'habillaient sur Cocoon, alors ils auraient dû se rendre compte qu'elles étaient des ennemies.
« Mais ils n'avaient pas l'air d'être sur leurs gardes. »
« Alors peut-être qu'ils sont aussi stupides que ces poissons, tu ne crois pas ? Ils étaient vieux, tu sais. C'est comme ça qu'ils deviennent. »
« Tu as sûrement raison... » dit Vanille. Mais une autre possibilité lui vint à l'esprit.
« Peut-être qu'ils essayent de nous piéger. »
« Tu veux dire qu'ils ont fait ça pour gagner du temps et appeler leurs amis ? Ah ouais, c'est possible. »
« Alors il vaudrait mieux qu'on ne rentre pas tout de suite. »
« Ouais, on devrait aller faire un tour d'abord. »
Elles quittèrent l'océan et retournèrent vers le temple. Il valait mieux rassembler des informations plutôt que d'essayer de se cacher. Si elles tombaient face à face avec l'ennemi une seconde fois, elles agiraient en conséquence à ce moment-là. Ce n'était pas comme si elles n'avaient pas d'arme. Elles étaient assez entraînées pour pouvoir tenir tête à l'ennemi, même si on les attaquait par derrière.
Mais au final, toute leur expérience ne leur servit à rien. Pas parce qu'elle ne pouvaient pas riposter, mais simplement parce que l'ennemi n'attaqua pas. Elles les avaient vus, et les avaient surveillés de loin. Mais ils étaient désarmés, totalement insouciants, alors elles n'avaient pas de raison d'attaquer. Elles ne voulaient pas leur donner de raison de lancer l'assaut, alors elles se contentèrent d'observer. Elles s'attendaient à être attaquées à tout moment, et restèrent sur leurs gardes. Elles étaient préparées.
« Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez ces types ? » murmura Fang, en regardant les gens qui leur tournaient le dos, sans défense. Vanille était d'accord. Ces gens étaient tellement décontractés que c'en était étrange.
« Peut-être qu'ils ne savent pas qu'on est leurs ennemis ? »
« Alors qu'on est armées ? Tu plaisantes. »
Mais c'est peut-être pour ça qu'ils ne s'en sont pas rendus compte, pensa Vanille. Sinon, ce couple de tout à l'heure et ce groupe de garçons qui vient juste de passer ne nous auraient pas ignorées comme ça.
Les battements d'ailes d'un oiseau interrompit soudainement ses pensées. Fang prit sa lance et se tint prête. Les créatures ailées ne vous laissent aucune chance, les seules options sont l'attaque et la fuite. Le son qu'il faisait lui permit de deviner qu'il n'était pas grand, alors l'attaque était la meilleure solution. Vanille prit son arme et sauta à ses côtés.
« Hein ? »
Elles s'arrêtèrent en plein mouvement.
« Comment... ? »
L'oiseau blanc avait été tué en un seul coup. Il était pourtant bien plus large que tous les poissons qu'elles avaient attrapés.
« Pourquoi ce monstre est aussi faible ? »
Un oiseau de cette taille devrait être un puissant carnivore. Ce n'était pas le genre de créature qui pouvait être tuée aussi facilement.
« Tu penses que ça mange des noix et des fruits ? Son bec et ses griffes ne sont même pas pointus. » Vanille l'attrapa par les pattes après s'être assurée qu'il était mort.
« Mais comment a-t-il pu être aussi stupide ? Si on était sur Gran Pulse, tout le monde se jetterait dessus. »
« Ouais, s'il y avait quelque chose comme ça là-bas, on l'aurait retrouvé au dîner le jour même. »
« Autant de viande et de poisson qu'on puisse en manger ? Sympa, comme endroit. »
Les légumes aussi étaient abondants. Plus loin sur le chemin se trouvait un champ, mais il n'y avait pas de clôture ou de barbelés pour empêcher les animaux et les oiseaux d'entrer. C'était comme si on leur disait qu'ils pouvaient manger autant qu'ils le voulaient.
Ainsi, leur premier repas en territoire ennemi était plus copieux qu'elles n'auraient pu rêver. Même s'il était dommage qu'elles n'aient pas d'ustensiles de cuisine ou d'épices, ça aurait été simplement trop en demander.
Comme elles ne pouvaient pas allumer de feu dans le temple, elles allèrent manger à l'extérieur. Pour l'allumer, elles utilisèrent les habits et le bâton d'un prêtre.
« Si les prêtres pouvaient nous voir, ils en mourraient. »
« Tu crois qu'on va avoir des problèmes ? »
« C'est une urgence, ça ira. »
« Ouais, sûrement. Pour le moment, notre survie passe avant tout. Mmm, ça a l'air bon. » Elles mordirent la viande à pleines dents.
« Beurk ! »
« Mais c'est quoi ce truc ? »
Elles examinèrent la viande qu'elles venaient d'entamer. Ce n'était pas immangeable, et ce n'était pas vraiment mauvais non plus. En fait, ça n'avait presque pas de goût. La viande était aqueuse et filandreuse. Elles arrivaient à peine à y croire, alors elles retentèrent leur chance avec le poisson et les légumes. Mais le goût était le même.
« C'est pas bon, même pour des bêtes sauvages. »
Les poissons n'ont pas tous le même goût, alors elles avaient peut-être mal choisi. Et généralement, le gibier n'est pas aussi bon que les animaux élevés. Et pourtant...
« On a bien trouvé les légumes dans un champ, non ? »
Vanille hocha la tête. Elle avait trouvé que la terre n'avait pas l'air très bonne, comme elle n'était pas protégée. Mais elle avait été convenablement irriguée et désherbée. Il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'un champ dont quelqu'un s'occupait.
« Comment ces types de Cocoon peuvent manger cette saloperie ? » grogna Fang, en continuant tout de même de manger. Vanille suivit son exemple, et croqua dans un légume. Au moins, c'était comestible.
Leur repas fini, elles enterrèrent toute trace de leur feu et retournèrent dans le temple. Cet endroit était de plus en plus étrange. Des poissons lents, des oiseaux idiots, et des gens qui pouvaient clairement voir qu'elles étaient différentes, mais qui ne se méfiaient pas d'elles pour autant. D'une certaine manière, c'était difficile à accepter, même si elles savaient bien qu'elles étaient dans un autre monde.
« Hé, tu veux aller voir la ville demain ? »
« Déjà ? »
« On n'accomplira rien en restant ici. »
C'était vrai, elles devaient obtenir plus de renseignements. Depuis combien de temps elles se trouvaient sur Cocoon, pourquoi le temple se trouvait ici... Il y avait tellement de questions.
« On devra franchir le pas, tôt ou tard. »
« Pourquoi ?! »
« Notre Tâche... » dit Fang en mettant la main sur sa marque blanche brulée. « J'arriverais peut-être à me rappeler de quelque chose si on va directement en territoire ennemi. »
Que ferait Fang une fois qu'elle se souviendrait de tout ? Non, il n'y avait qu'une seule chose qu'elle pourrait faire. Se battre.
« On n'a pas besoin de se dépêcher. Enfin, on vient juste de se réveiller, non ? »
« C'est déjà le deuxième jour. Demain, ce sera le troisième. »
« Ben, ouais... »
« Tu as peur ? » Le regard de Fang s'adoucit, et elle tapota Vanille dans le dos pour l'apaiser. « Allez, tu les as bien vus aujourd'hui. À nous deux, on est plus fortes que tous ces gens réunis. »
Non, je ne peux pas encore le dire à Fang. pensa Vanille. Pas encore.
« Je n'ai pas peur. Je t'ai avec moi. » Les choses auxquelles je ne veux plus penser, est-ce que je peux faire en sorte qu'elles ne soient plus réelles ? Est-ce que je peux faire comme si elles ne se sont jamais produites ? Vanille eut une idée. Elle illumina tout son esprit, et son cur devint aussi léger que l'air.
« D'accord, allons-y. Tout ira bien, j'en suis sûre. » Vanille sourit gaiement. Tout ce à quoi elle avait à penser, c'était demain. Tout devait aller bien, demain. Rien d'autre n'avait d'importance.
Traduction anglaise originale par Lissar