À Japan Expo, Kingdom Hearts III dans le cœur des joueurs
Toujours fidèle à Japan Expo, Square Enix présentait ce week-end plusieurs nouveautés intéressantes à son public venu tester dans le bruit, la sueur et en avant-première plusieurs jeux, parmi lesquels Dragon Quest XI et Kingdom Hearts III. Avec deux stands colossaux, l'un dédié aux produits dérivés et l'autre aux jeux vidéo, l'éditeur avait mis le paquet. Outre les nombreuses figurines, peluches et bandes-originales disponibles à la vente, les festivaliers pouvaient également s'essayer en avant première au sixième opus de Final Fantasy Trading Card Game ainsi qu'à Chocobo's Crystal Hunt, les deux jeux de cartes à l'honneur chez Square Enix.
Côté jeux, Final Fantasy XIV était littéralement pris d'assaut par les joueurs qui souhaitaient se mesurer au challenge (les boss Byakko et Tsukuyomi) pour repartir avec leur t-shirt de victoire collector. C'est toujours très impressionnant et satisfaisant de voir qu'après toutes ces années, FFXIV continue à mobiliser les foules sur les salons comme dans les rassemblements. Shadow of the Tomb Raider était également présent, au cœur d'un petit stand à l'abri des regards indiscrets des moins de 18 ans, dans un décor de jungle très original pour soutenir un titre qui l'est un peu moins à première vue, transition entre Crystal Dynamics et Eidos Montréal oblige. Mais sans surprise, la palme du jeu le plus fréquenté revient à...
Kingdom Hearts III, une démo au pays de Toy Story
Nous étions dans le secret des dieux depuis quelques semaines, malgré cela il était difficile d'y croire avant de le voir : Kingdom Hearts III, le seul et l'unique, était donc jouable pour la première fois en Europe, à Japan Expo et dans une version anglaise sous-titrée en français. Pour l'occasion, Square Enix proposait sur le stand deux démos jouables, sur Xbox One comme sur PlayStation 4 : le combat contre Titan dans le monde d'Hercules, qui a pour intérêt principal de présenter l'attraction Big Magic Mountain, et une séquence beaucoup plus longue dans le monde de Toy Story, « Toy Box ». Celle-ci commence par une copieuse phase de dialogue, la rencontre entre Sora, Donald et Dingo et les personnages du meilleur film d'animation de Pixar (inutile de débattre). L'humour habituel de la série et les clins d'œil appuyés à la culture jeu vidéo sont à l'honneur, tandis que le premier combat contre quelques Sans-cœur dans la chambre d'Andy fait office de mise en jambe.
Manette en main, l'action devient moins confuse qu'en tant que spectateur. Reproche habituel fait à Kingdom Hearts, la caméra se permet encore quelques zigzags quand les coups portés partent dans tous les sens ou dès que l'ennemi gesticule vers l'infini et au delà. Les sensations sont bonnes : le système est intact, enrichi par la possibilité de changer de Keyblade à la volée pour obtenir des coups spéciaux différents et multiplier les combos, qui gagnent encore en verticalité. Pour plus d'accessibilité, des raccourcis permettent toujours de lancer, par exemple, des magies élémentaires. Après avoir fait le ménage dans la chambre et en extérieur, l'équipe traverse la rue pour se diriger vers Galaxy Toys, un magasin de jouets bien gardé où l'on découvre une autre facette du système de combat à bord des Gigas. Agiles et aériens, ces robots procurent une force décuplée une fois Sora à bord de l'un des trois modèles existants, chacun avec une attaque spéciale différente. La démo prend malheureusement fin après cet ultime affrontement de géants au pays des jouets.
« Merci d'avoir joué ». Ces quelques mots concluant la démo sont teintés de satisfaction et de frustration. La satisfaction d'avoir eu l'honneur de poser mes mains sur cet ambitieux projet, l'autre arlésienne de Square Enix après Final Fantasy XV. La frustration, en revanche, de devoir probablement attendre janvier 2019 pour enfin avoir l'occasion de le découvrir sous toutes ses coutures. Kingdom Hearts III est splendide, ambitieux et attachant, cela ne fait aucun doute. Le passage à l'Unreal Engine 4 lui confère une patate formidable et la direction artistique propre à chaque monde est bluffante. Chez Woody et Buzz, on distingue les petites éraflures, la fine couche de poussière et les minuscules fils qui dépassent de chaque jouet. En combat, sur PS4 Pro, l'action tourne à 60 images par seconde sans un seul ralentissement notable, alors que plusieurs journalistes faisaient états de saccades il y a quelques semaines à l'E3, dans le segment du monde d'Hercules. C'est coloré, vitaminé, débordant de créativité. Comment ne pas se réjouir ? Reste à savoir si Nomura réussira l'exploit de se raccrocher aux branches de son histoire tentaculaire.
Dragon Quest XI, une démo entre tradition et modernité
Présenté chez Mana Books — qui éditera prochainement un nouveau manga Dragon Quest ainsi qu'un artbook consacré à la série — comme sur le stand de Square Enix, Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée faisait lui aussi les présentations avec les joueurs pour la première fois sur le Vieux Continent, dans une séquence assez libre montrant le début du jeu, le tout avec des textes impeccablement traduits en français. Sans son, entouré de trois enfants curieux de voir ce « Dragon Ball sans Sangoku » (je cite), difficile de se faire une idée concrète de cette aventure qui envahira Steam et la PS4 dès le 4 septembre. On retiendra de ce bref aperçu que l'emballage tient la route et affiche une 3D charmante, des couleurs chatoyantes, un framerate stable mais étonnamment bas (30 images par secondes). Un choc après la baffe KHIII. Les menus, retravaillés pour l'Occident, donnent un peu plus de lisibilité à cette aventure généreuse malgré des modèles de personnages qui manquent de netteté dans les écrans de sélection d'équipement. Quelques pas en Elréa suffisent à comprendre que la trame principale n'est qu'une partie de l'iceberg, et que bien des activités attendent les aventuriers de la onzième épopée.
Côté sensations, l'ambiance rappelle la grandeur de Dragon Quest VIII en son temps, à ceci près que l'open world a aujourd'hui doublé de surface. C'est peut-être ce qui inquiétera les joueurs les moins investis : dans sa version japonaise, DQXI demandait une bonne centaine d'heures d'investissement, la faute à des déplacements interminables, même à dos de cheval. Planquez les cartables, oubliez vos bonnes résolutions, la rentrée se jouera manette en main et à dos de canasson.