Le retour de la 2D
Si Revenant Wings propose des cinématiques en 3D somptueuses qui repoussent les limites de la DS (et qui occupent les deux écrans s'il vous plaît !), il faut savoir que le jeu adopte un design assez original. Alors que son aîné représentait les personnages de manière plus ou moins réaliste (faut pas pousser, je n'ai encore jamais vu de Viéra), les héros de cette suite, redessinés par Ryoma Itô (character designer de Final Fantasy Tactics A2) ont été largement simplifiés, voire infantilisés. On se retrouve avec une équipe représentée par des sprites 2D en super deformed : un choc pour les adeptes du old-school (j'en fait partie), qui apprécieront. Malheureusement, la caméra a tendance à zoomer un peu trop souvent, notamment pendant les dialogues, laissant apparaître de vilains pixels dont on aurait pu se passer.
Si le design des personnages laissera une partie de joueurs sceptiques, celui des monstres et invocations est vraiment réussi. On retrouve de nombreuses créatures connues (les Chocobos, les Pampas, et des éons comme Shiva, Ifrit, Ramuh...) et d'autres nouvelles. Le bestiaire est finalement assez complet, et correspond aux attentes que l'on pouvait avoir.
Une autre vision d'Ivalice
Le jeu permet au joueur de retrouver ses héros favoris. On remarquera en effet la présence de la quasi-totalité des personnages principaux de Final Fantasy XII. Le seul membre de l'équipe que vous apprendrez à connaître est Lluyd, un membre de la tribu des aégyls. Malheureusement, celui-ci manque cruellement de charisme, et paraît bien fade à côté de Balthier ou de Fran. Le jeu est découpé en quatre-vingt missions différentes à effectuer dans différents endroits du continent flottant, ce qui nous rappelle immédiatement la controverse provoquée par FFX-2. Il est clair que les amateurs de liberté se sentiront emprisonnés dans Revenant Wings. A chaque mission, un objectif différent (pas pour autant original), mais malheureusement beaucoup trop risible. A croire que les scénaristes ont voulu faire deRevenant Wings une suite à prendre au second degré. Les blagues potaches fusent à chaque fin de conversation et les dialogues manquent cruellement de profondeur. Un ton léger, une franche camaraderie, une naïveté assumée... Mais où sont passés le suspense et la richesse présents dans la plupart des jeux se déroulant au sein d'Ivalice ?
Ce n'est pas tout. En plus du manque d'imagination évident des auteurs se greffe un non-respect de certains éléments de l'univers imaginé par Matsuno. Je vous l'accorde, les joueurs les moins renseignés ne le remarqueront pas, et les autres se diront probablement "peu importe"... Pourtant, certaines erreurs curieuses ont été commises (notamment en ce qui concerne la géographie d'Ivalice, ou encore certains termes). Dommage...
Vous avez dit stratégie ?
A chaque fin de combat, les personnages accumulent des points d'expérience ainsi que des Auralithes, des points qui permettent de débloquer de nouvelles créatures sur l'anneau des pactes. Cette sorte de spherier (également inspiré de la grille des permis de FFXII) est décomposée en différentes zones qui définissent les éléments des créatures en question. Il faudra donc être attentif à "déverrouiller" autant de créatures de feu que de glace par exemple, car les ennemis sont eux aussi issus d'éléments différents. Il est important de connaître leurs faiblesses pour éviter l'hécatombe. Par ailleurs, il existe trois types d'invocations : celles pratiquant le corps à corps, le combat à distance et les créatures aériennes, mais aussi trois rangs définissant leur force. On commence donc à débloquer les éons de rang I, et au fur et à mesure que le jeu progresse, on obtient des chimères de rang III, particulièrement efficaces.
En avant la musique
Final Fantasy XII Revenant Wings est un bon jeu, à la fois pour les fans et pour les néophytes. Néanmoins, je me dois de modérer les éloges que j'ai tenus lors de la preview du jeu. Il est en effet évident que les joueurs ayant apprécié Final Fantasy XII pourront à la longue être déçus par le scénario creux et l'ambiance beaucoup plus enfantine adoptée dans ce spin-off. On est bien loin de l'arlésienne sur PlayStation 2, qui nous a habituée à des destins tragiques, des morts et des trahisons à tout va. Ici, tout est synonyme de bonheur et de gaieté. Cet aspect (l'un des plus important) du jeu aurait dû être travaillé davantage, car le manque d'imagination des scénaristes nuit drôlement à la qualité finale. Heureusement, l'ergonomie générale du jeu et la qualité de sa réalisation en font l'un des meilleurs titres du moment sur DS. Je ne saurais que vous conseiller de vous procurer ce STR qui m'a finalement fait passer une vingtaine d'heures agréables sur chaque version...