Version longue
Pour surfer sur la vague de la Compilation Final Fantasy VII, Square Enix sort, en 2009, une nouvelle version de son film Final Fantasy VII Advent Children. Estampillée "Complete" et disponible exclusivement au format Blu-ray (accompagnée au Japon de la démo jouable de Final Fantasy XIII sur PlayStation 3), elle permet de retrouver Cloud et son équipe dans un long-métrage rallongé d'une demi-heure. Avec une image haute définition (1080p) et de nombreuses retouches visuelles permettant de renforcer le réalisme du film, autant dire que Final Fantasy VII Advent Children Complete constitue maintenant un "contenu visuel" d'une richesse incroyable. Square Enix et licence Final Fantasy VII oblige, il fallait en garder sous la semelle en 2005 pour revenir en puissance un peu plus tard avec un contenu plus étoffé. C'est dommage, car les américains et les français avaient déjà connu une certaine frustration en voyant sortir, un an après le DVD du film, une édition limitée et numérotée contenant des bonus très intéressants (dont l'OAV Last Order -Final Fantasy VII-) et un superbe packaging.
Evidemment, le principal argument de cette nouvelle édition, c'est la présence d'une trentaine de minutes supplémentaires. Mais Square Enix ne s'est pas contenté de coller de nouvelles séquences, certains passages ont carrément été revus dans leur intégralité. Certaines scènes, jugées inutiles, ont purement été supprimées, au profit de nouvelles séquences plus intéressantes, dont certaines avaient été ôtées de Final Fantasy VII Advent Children. Si officiellement le studio insiste sur la présence de nouvelles scènes d'action, c'est surtout de nouveaux passages accentuant la personnalité des personnages qui rendent le film beaucoup plus riche. C'est d'ailleurs le cas de Denzel, de Reno et de Rude par exemple, qui grâce à ces nouvelles bribes de film ou à la réécriture de certains dialogues gagnent réellement en intérêt. Leur background est plus travaillé, les fans deFinal Fantasy VII apprécieront grandement ces nouveautés et s'attacheront davantage à ces individus qui ne manquent pas de caractère ! Ceux qui ont apprécié les péripéties explorée dans Crisis Core seront ravis de voir que les créateurs ont mis l'accent sur la relation entre Cloud et Zack, et notamment la fatalité qui s'abat sur ce dernier, qui n'avait pas vraiment été évoquée dans la première version.
Visuellement, c'est purement et simplement une claque monumentale. Le travail réalisé par les développeurs prend toute son ampleur dans cette version haute définition époustouflante. De plus, de nombreux détails graphiques ont été apportés pour, une fois encore, renforcer le réalisme du film. Ainsi, les symptômes des géostigmates ont été accentués, rendant l'épidémie toujours plus tragique, et les visages et personnages sont maintenant salis par la crasse après les combats. Finalement, cette version director's cut est moins "propre" qu'Advent Children premier du nom. Le combat final, par exemple, en plus d'être rallongé de quelques minutes, se termine dans d'énormes gerbes de sang. Cette remarque peut paraître bête, mais la présence d'hémoglobine rajoute un soupçon de tension, d'électricité et de suspense. Même si l'issue de l'affrontement ne change pas, évidemment. Etrange que le film reste classé "Tous publics" en Europe, d'ailleurs. Aussi, de nombreuses textures ont été retravaillées, la netteté de certains plans a été revue, et les jeux de lumières sont beaucoup plus jolis. Un régal pour les yeux, mais aussi pour les oreilles...
En effet, les musiques ont elles aussi été enrichies par les musiciens sous l'aile de Nobuo Uematsu. C'est normal, certains passages ayant été rallongés, il fallait bien faire durer les thèmes musicaux pour qu'ils collent parfaitement aux nouvelles scènes. Ainsi, "The Chase of Highway", "Those Who Fight Further" et "Sign" ont subit un petit lifting les allongeant de plusieurs minutes. Un nouveau thème de fin, "Safe and Sound", a même été composé. Il est interprété par Kyôsuke Himuro et... Gerard Way, le chanteur de My Chemical Romance, groupe de rock américain. On pouvait redouter que ces arrangements ne soient pas très naturels, mais le résultat est très satisfaisant. D'ailleurs, un Mini-Album est sorti sur l'Apple Store japonais, mais nous ne savons pas si les occidentaux auront le droit d'y jeter une oreille.
Au menu des bonus, quelques déceptions. Si les japonais peuvent se vanter d'avoir Final Fantasy XIII Trial Version dans leurs étagères, nous, pauvres européens, devons nous contenter de simples bandes annonces présentant le jeu. S'il est sympa de revoir les trailers diffusés de la Square Enix Party 2007 à la dernière Jump Festa, nous aurions tout de même préféré mettre les mains sur une version, même anglaise, de la démo. Heureusement, l'édition japonaise est compatible avec les PlayStation 3 européennes, les fans peuvent donc faire marcher l'import.
Le Blu-ray contient également quelques vidéos supplémentaires, comme les deux reportages Reminiscence of Final Fantasy VII, pas vraiment très intéressants, et quelques minutes sur l'héritage de Final Fantasy VII. On regrettera l'absence du making of Distance pourtant présent dans l'édition DVD, bourré d'interviews des créateurs toutes plus intéressantes les unes que les autres, et de l'OAV Last Order -Final Fantasy VII-. Ce dessin-animé réalisé par Madhouse a probablement été rayé de la liste suite à la sortie de Crisis Core -Final Fantasy VII-, expliquant le passé de Zack et ses liens avec Sephiroth et Cloud un peu plus en détails. C'est tout de même regrettable, car si cet OAV était incomplet et parsemé de quelques incohérences, il reste un anime sympathique aux yeux des fans.
Heureusement, Square Enix a songé à la réalisation d'un nouvel OAV de trente minutes basé sur un chapitre du roman de Kazushige Nojima, On the Way to a Smile, d'ailleurs réédité au Japon à l'occasion de la sortie du Blu-ray. Intitulé On the Way to a Smile - Episode: Denzel, il reprend très fidèlement les événements du livre, et se penche comme vous l'aurez compris sur le cas de Denzel. Ce jeune homme que l'on a découvert dans Advent Children a connu bien des difficultés, avant même sa rencontre avec Tifa et Cloud. Une vie de garçon triste, errant dans les ruines de Midgar, qui côtoie la mort quotidiennement. Un passé difficile qui forgera le caractère du Denzel que l'on connaît : timide, calme, mais pourtant très fort. Par ailleurs, Tetsuya Nomura recommande recommande de voir cet OAV avant le film pour une meilleure compréhension de l'histoire et du caractère de Denzel.
Techniquement, on ne peut pas dire que les studios A1 Pictures se soient vraiment investis dans le projet. Certes, l'ambiance est là (notamment grâce aux composition de Takeharu Ishimoto), tout est assez cohérent avec l'univers de la saga Final Fantasy VII, mais hormis Denzel, les personnages secondaires et certains décors manquent de détails. Finalement, tout comme The Last Order, cette adaptation animée reste un produit réservé aux fans, qui ne seront peut-être même pas tous d'accord sur son intérêt et sa qualité.