Children of Mana

Test

Le 13 février 2007 à 00:00 par 0 commentaire

Sensiblement moins connue que Final Fantasy mais bénéficiant du même soin apporté par Square Enix, la série des Mana nous revient enfin treize longues années après l'épisode culte de Secret of Mana sorti en Europe sur Super Nintendo. Mais devant la prolifération des résurrections d'anciens softs que Square sort de leurs vitrines de musée, Children of Mana saura-t-il tirer son épingle du jeu et s'imposer comme un des meilleurs RPG que la console portable de Nintendo puisse posséder ?

Séquence nostalgie

Si il y a bien des noms du monde vidéo ludique qui sonnent à nos oreilles de joueurs comme une vieille mélodie empreinte de succès et agréable à écouter, c'est bien celle qui peut ressortir de la série des Mana. Sorti en 1993 sur Super Nintendo, Secret of Mana était considéré à l'époque comme le seul concurrent sérieux du mythique Zelda (excusez du peu !). Cet épisode a bénéficié de tout le savoir-faire de Squaresoft en matière de RPG au moment où Final Fantasy VI était dans le même temps en développement. Autant dire qu'avec de telles références, le jeu se fit vite connaître et se vendit comme des petits pains à travers le vaste monde en offrant au joueur une réalisation de haute volée incluant un environnement attachant et un scénario terriblement efficace aux multiples rebondissements. C'est donc à travers ce premier épisode sur Nintendo DS que Square Enix tente un premier retour en force d'une de ses séries phares. Un pari a moitié réussi...

Réalisation en demi-teinte

Il existe un point sur lequel le jeu mettra tout le monde d'accord : les graphismes. On a beau chercher le petit détail qui déçoit, le soin apporté aux décors ainsi qu'aux personnages du jeu ne peuvent que confirmer que Square Enix conserve sa griffe en la matière. Chaque environnement est riche en couleurs chatoyantes, les effets durant les combats sont dynamiques et les ennemis sont fichtrement beaux avec une mention spéciale pour les boss qui, en plus de requérir une technique particulière pour être vaincus, sont de tailles diverses et assez bien détaillés. Bref, c'est un régal pour les yeux et les images parlent ici d'elles-mêmes.

Malheureusement, c'est bien là le seul point fort de Children of Mana ! Car côté scénario, on reste dans le classique tout en restant fidèle à la thématique rencontrée dans les épisodes 16 bits : le monde d'Illusia peut enfin goûter à la paix et les êtres vivants qui le peuple vivent en parfaite harmonie. C'est alors que surgit d'on ne sait où une force maléfique menaçant le célèbre arbre Mana. Vous commencez à deviner la suite : l'épée de Mana, une arme de légende, choisit alors un nouvel héros en la personne de Ferrick qui sera épaulé dans sa quête par trois autres compagnons tous jouables par la suite. On attendait une histoire qui sortirait un peu des sentiers battus. Cette dernière reste très linéaire, sans grosses surprises...

Répétitions et désillusions

Par ce titre, il est clair que Square Enix a voulu non pas greffer un quelconque épisode de la série sur la DS mais bel et bien doter la console portable d'un épisode exclusif. Sur ce point, Children of Mana a gagné son pari. Mais rapidement, on se rend compte que cet épisode reste sans saveur une fois que l'on y a goûté... Le principal défaut du jeu est la trop grande linéarité de sa trame scénaristique associée à une répétitivité des actions et des missions qui, à plus ou moins long terme, risquent d'ennuyer ou de lasser les fans du genre sans pour autant déclencher l'hystérie des joueurs découvrant la série. Si vous vous imaginez vadrouillant à travers le monde en explorant ses moindres recoins, vous vous trompez d'adresse ! En effet, le monde de Children of Mana ne contient qu'une seule ville qui sera le point de départ de toutes vos aventures. Car tout le système du jeu repose sur des missions que vous Devrez mener à bien pour progresser dans l'histoire. Mais avant de vous lancer, vous devrez au préalable préparer correctement vos personnages car l'inventaire sera indisponible dans le feu de l'action. Pas pratique si l'on souhaite modifier une pièce d'équipement !

De plus, votre périple ne se résumera qu'à de simples combats en temps réel : aucune énigme un temps soit peu corsée ne viendra pimenter votre aventure et les sous quêtes vous permettront d'obtenir des objets qui deviendront par la suite obsolètes. En bref, on ne s'ennuie pas mais il n'y a rien de vraiment excitant à se mettre sous les doigts. La durée de vie avoisine ainsi la trentaine d'heures avec des sauvegardes trop espacées. Le temps de jeu s'écoule sans passion ni enthousiasme tant le côté répétitif des diverses missions et environnements pèse.

Je combats, et après ?

Fidèle à la lignée des Action-RPG, les combats de Children of Mana sont assez dynamiques et s'enchaînent à un rythme soutenu ne laissant guère de répit. Défoulant d'autant plus que vous pourrez alterner entre les quatre armes de chaque personnage avec la possibilité de projeter vos ennemis sur des éléments du décor. Concernant la magie, cette dernière n'est disponible que sous la forme d'esprits élémentaires (au nombre de huit parmi lesquels on retrouve Athanor, Ondine ou Gnome) que vous devrez sélectionner avec soin avant chaque mission puisque le jeu ne vous permettra d'en choisir un seul. Ca limite ! On rendra hommage au système d'évolution par l'utilisation de gemmes qui, selon leur niveau, amélioreront votre personnage lui permettant de manier des armes plus puissantes.

Le résultat est là : si vous aimez le level-up, les combats deviendront vite jouissifs d'autant que les Furies, aux effets aléatoires, bénéficieront de ces évolutions en devenant de plus en plus efficaces.

Soyons clairs : Children of Mana n'est pas un mauvais Action-RPG mais on se demande bien où est passée la magie et l'ambiance des épisodes sortis sur Super Nintendo dans les années 90. L'aspect aventure a été écarté au profit de l'action pure et le système de missions qui peut rendre le jeu linéaire et les actions effectuées répétitives, les amateurs de la série risquent d'être déçus. A cela s'ajoutent quelques détails désagréables comme l'utilisation quasi inexistante du stylet et des sauvegardes en nombre trop limité et vous obtiendrez un jeu agréable à voir mais sans nous faire vibrer. Une déception pour les fans, un bon RPG pour les novices.

12
Superbes graphismes
Bestiaire original et varié
Multijoueur efficace
Répétitif
Scénario convenu
Un seul village