Theatrhythm Final Bar Line

Test

Le 16 février 2023 à 15:30 par Bastien 0 commentaire
Theatrhythm Final Bar Line - Artwork

Impossible d'évoquer la série Final Fantasy sans s'incliner devant l'impérissable travail de Nobuo Uematsu, Hitoshi Sakimoto, Yôko Shimomura, Masashi Hamauzu et les nombreux autres compositeurs qui ont su mettre en musique les plus grands moments de ces fabuleuses aventures. Pour le 35e anniversaire de sa série phare, Square Enix donne le la et réconcilie les joueurs occidentaux avec l'initiative Theatrhythm, restée trop discrète depuis la sortie de Curtain Call en 2014. Inspiré par All Star Carnival, l'épisode exclusif aux bornes d'Arcade japonaises, Theatrhythm Final Bar Line sonne comme l'ultime partition réunissant près de 400 mélodies, une infinité de personnages et une bonne dose de challenge. Musique, maestro !

Theatrhythm Final Bar Line - Crédits
Theatrhythm Final Bar Line - Battle Music Stage

The Rhythm of the Knight

Si vous suivez assidûment l'actualité de Final Fantasy, vous n'êtes pas sans savoir que Theatrhythm se donne depuis 10 ans pour mission de rendre hommage à ce que la série a de plus cher : ses fantastiques mélodies. Véritable mine d'or pour les fans, bénédiction pour les amateurs de jeux de rythme à la recherche de challenge, ce spin-off conjugue à la perfection les deux univers pour donner vie à un titre d'une générosité exemplaire. Pierre angulaire de Theatrhythm Final Bar Line, la « Quête de Séries » est le passage obligé vers la Terre Promise des mélomanes. C'est ici, dans ce mode où chaque « titre » nécessite une clé pour être défriché, que les joueurs débloquent progressivement les musiques emblématiques des quinze épisodes canoniques de la franchise, mais aussi quelques jeux annexes comme la compilation Final Fantasy VII, Mobius, Crystal Chronicles, Mystic Quest, et bien d'autres. Après avoir passé avec brio les musiques de 7 titres, le catalogue caché de Theatrhythm ouvre ses portes et les choses sérieuses commencent avec des medleys et des remixes absolument fabuleux. Que les novices se rassurent : il est tout à fait possible de jouer dans un niveau de difficulté inférieur voire d'activer l'une des nombreuses options d'accessibilité pour progresser dans cette « Quête de Séries » qui ne demande véritablement de réaliser les meilleurs performances que pour les collectionneurs. Ceux-là devront d'ailleurs s'accrocher car la quantité de CollectaCards à trouver est monstrueuse.

Avec un soupçon de malice — en mettant la priorité sur les séries comptant peu de morceaux et en esquivant Final Fantasy XIV et ses 30 pistes — on peut débloquer très rapidement la fameuse série Theatrhythm, la boucler et afficher les crédits de fin qui ouvrent la voie à un nouveau mode : « Endless World », un enchaînement infini de stages aléatoires aux quêtes de plus en plus difficiles à accomplir. S'il est toujours mieux de réaliser un bon score, c'est ici et plus que jamais l'objectif de la mission qui doit obséder le joueur, par exemple : réussir dans un mode de difficulté spécifique, infliger 4500 points de dégâts le temps d'un morceau. On peut donc sortir son plus beau SSS mais passer à côté de la quête qui était initialement confiée. Il faut faire preuve de prudence car au bout de trois échecs, c'est le Game Over assuré et la promesse d'un nouveau départ. Il est recommandé d'avoir au préalable passé plusieurs heures à faire grimper les statistiques de ses personnages jusqu'à niveau 99 avant de se lancer dans ce mode optionnel aussi génial que sadique. Si la « Quête de Séries » se révèle assez monotone, cette approche Roguelike est ce qui manquait cruellement à Theatrhythm depuis sa création. Elle se joint à merveille aux autres mode de jeu intégrés dans Final Bar Line : les « Niveaux Musicaux » permettant de rejouer n'importe quelle musique déjà débloquée et « Combat Multi » jouable jusqu'à quatre en ligne (à condition d'avoir un abonnement Online).

Theatrhythm Final Bar Line - Résultats
Theatrhythm Final Bar Line - Personnages et compétences

L'addiction s'il vous plaît

Définir Theatrhythm Final Bar Line et ses grands frères comme de simple jeux de rythme serait réducteur. Avec le temps, la formule a certes évolué, mais elle a su conserver les règles fondamentales imaginées par ses deux créateurs Ichirô Hazama (producteur) et Masanobu Suzui (réalisateur). Qu'il s'agisse d'un stage de combat (BMS), de voyage (FMS) ou cinématique (EMS), ce sont quatre de vos personnages qui, au rythme de vos commandes, feront face à des ennemis et leur infligeront plus de dégâts selon votre capacité à enchaîner les bonnes notes, avec un timing allant de « Raté » à « Critique ». L'ingéniosité du gameplay vient de la couche RPG, assez simple mais bien mieux mise en avant dans ce Final Bar Line. Non seulement il est indispensable de faire évoluer la centaine de personnages jusqu'au niveau 99 (et plus si affinité) pour débloquer des compétences utiles, mais en plus les pierres d'invocation sont indispensables à la réussite de certaines quêtes. Les jobs assignés à chaque héros sont également un paramètre à intégrer : les soigneurs et les défenseurs facilitent la survie pour les joueurs maladroits, les chasseurs s'affairent à chiper des objets et trésors, les attaquants et les mages provoquent davantage de dégâts... Vous l'aurez compris, battre le rythme ne suffit pas : il faut faire preuve d'ingéniosité et optimiser son escouade à chaque morceau pour débloquer l'intégralité du contenu disponible dans le jeu.

Rencontre avec les créateurs

Début février, j'ai eu l'honneur de déjeuner avec Ichirô Hazama et Masanobu Suzui, respectivement producteur et réalisateur de Theatrhythm Final Bar Line. N'hésitez à découvrir cette sympathique interview fleuve, conduite avec mes camarades des fansites français.

Ce contenu est tout bonnement colossal, même si le choix de réserver certains titres aux éditions limitées du jeu est assez démoniaque. Dans sa version la plus « abordable » (60€), 385 musiques sont recensées, tandis que 27 pistes agrémentent la version Deluxe (90€), notamment des pépites indispensables comme « Clash on the Big Bridge » (FFV), « Eyes on Me » (FFVIII), « Zanarkand » (FFX). En tant que fan, difficile de ne pas céder à la tentation orchestrée par les sournoises équipes marketing de Square Enix. À noter que des musiques issues d'autres jeux du répertoire de l'éditeur tels que NieR, Live A Live, The World Ends With You sont également proposées dans les 3 Season Passes vendus 15€. On soupçonne d'ailleurs que Final Fantasy XVI figurera parmi les jeux mis à l'honneur en octobre ou novembre 2023. Messieurs Hazama et Suzui avaient beau m'assurer avoir réfléchi à la façon la plus honnête de commercialiser Final Bar Line lors de notre interview, l'addition sera salée si vous ne souhaitez pas en perdre une miette. On peut enfin regretter l'absence de certains titres, le découpage de certaines musiques pour les besoin du jeu et les petits temps de chargement à chaque début de stage... Rien de méchant au regard de la générosité dont fait preuve cette nouvelle (et ultime ?) plongée dans l'univers merveilleux des musiques de Final Fantasy.

Theatrhythm Final Bar Line - Event Music Stage
Theatrhythm Final Bar Line - To Zanarkand

On aura beau trouver ici et là de petits reproches à adresser à Theatrhythm Final Bar Line, son principal défaut réside à nouveau dans la stratégie commerciale de Square Enix qui a caché certains des morceaux les plus appréciés par les joueurs derrière une édition Deluxe assez onéreuse. Cela mis de côté, cette nouvelle incursion dans le catalogue musical pléthorique de Final Fantasy sonne comme une ôde à la poésie et à la richesse des mélodies de la saga. Amateurs ou non de jeux de rythme, les fans de la licence ne peuvent pas passer à côté de cette mise à jour de la formule Theatrhythm qui marie à l'unisson la nostalgie des partitions, une subtile couche de stratégie et un soupçon de collectionnite. Avec 35 ans au compteur, Final Fantasy gagne avec Final Bar Line l'un des plus beaux hommages que la musique de jeux vidéo n'ait jamais connus.

18
Catalogue colossal et medleys fantastiques
La couche RPG très addictive
L'Endless World qui prolonge le challenge
Direction artistique attachante
Politique tarifaire et DLC très discutables
Quelques temps de chargement frustrants
Certaines musiques vraiment injouables en Suprême

Jeu testé à partir d'une version Nintendo Switch fournie par Square Enix.