Un jeu mélangeant les personnages de Final Fantasy et de Disney, tel fut le pari risqué de Squaresoft. A l'annonce de ce jeu, les fans de FF ont rit, pensant à un jeu destiné avant tout pour les enfants. Quelle claque ce fut lorsque le 28 mars 2002, Kingdom Hearts sortit au Japon. En effet, pour un jeu qui, en apparence, avec des personnages comme Donald ou Dingo, était avant tout destiné à un très jeune public, celui-ci se révélait être très mature. Décrire Kingdom Hearts avec objectivité après avoir joué au deuxième volet est un exercice plus difficile qu'il n'y paraît. C'est pour cela que dans ce test, je vais essayer de qualifier ce jeu tel que je l'ai vu la première fois que j'y ai joué.
Melting potes
Sora, Kairi et Riku sont trois jeunes adolescents vivant sur une île (Destiny Island), qui rêvent d'aventures et d'évasion. Pour cela, ils décident de construire un radeau afin d'atteindre de nouveaux horizons. La nuit venue, une énorme tempête apparaît dans le ciel. Sora, inquiet, décide d'aller voir comment se porte le radeau. Mais une fois sur place, notre jeune héros y fait la rencontre des Sans-cœurs, des créatures nées de la partie obscure du coeur des gens. Soudain, sans prévenir, une étrange épée apparaît entre les mains de Sora : il s'agit d'une sorte de clé géante appelé Keyblade. Après s'être frayé un chemin entre les Sans-cœurs ainsi que s'être battu avec ce qui ressemble à s'y méprendre à leur chef (il fait au moins 20 fois leur taille), notre héros voit Destiny Island se faire engloutir par les ténèbres.
Sora se réveille ensuite dans une ville appelé Ville de Traverse, un monde dans lequel échouent les personnes dont leur monde ont été englouti par les ténèbres, et il y fait la rencontre de Squall (qu'on appelle Léon désormais) Yuffie et Aerith, qui lui expliquent ce qu'est la Keyblade et qui sont réellement les Sans-cœurs. Par la suite, il y rencontre Donald et Dingo (eux à la recherche du roi Mickey) avec qui il va partir à la recherche de ses amis et surtout sauver les mondes de la menace constante que les Sans-cœurs font peser sur eux. Au fil de ses pérégrinations, Sora en apprendra plus sur les ténèbres, les Sans-cœurs, mais surtout sur leur créateur qui a de plus sombres projets encore.
La magie de Disney
Les graphismes de ce jeu sont tout simplement superbe. En effet, les mondes traversés ont été recréés dans le même style que le dessin animé auquel il se rapporte et c'est un vrai plaisir de se balader à l'intérieur de ceux-ci. Par exemple, dans la jungle profonde (le monde de Tarzan) est tout à fait reconnaissable avec sa maison haut perchée, ses arbres à pertes de vue. Par contre, et si je puis me permettre, le monde d'Alice est le moins bien réussi de tous. Certes, on reconnaît la serrure parlante, la table ainsi que la potion rétrécissante, mais une fois à l'intérieur de la forêt, il ne faut vraiment pas être claustrophobe. En effet, rien n'est fait pour refléter une profondeur de champ immense et au contraire, on se sent enfermé entre 4 murs. Frustrant ! Mais, comme on dit, ce monde est l'exception qui confirme la règle et tous les environnements que vous visiterez auront cette part de magie qui nous enchantait déjà quand nous regardions encore nos vieilles VHS Disney. Nostalgie...
Les personnages non plus ne sont pas en reste et franchement, le mélange Disney-Square est très réussi (bravo Nomura) et aucun d'eux ne jure avec le reste. Pour cela, tous ont tous subit un lifting permettant ce superbe mélange. Une grande réussite graphique et un vrai régal pour les yeux !
Les combats sont quant à eux dynamiques, à la limite du bordélique. En effet, il ne sera pas rare que vous ayiez à vous battre contre plusieurs ennemis, lançant différentes attaques au même instant. De plus, chaque coup porté avec votre Keyblade est prétexte à un déluge d'effets spéciaux (qui dépendent du porte clé que vous équipez à votre Keyblade). Rendant l'action presque illisible, mais aucun ralentissement est à noter et on prendrait presque du plaisir à faire du levelling tellement c'est jouissif.
De plus, il est important de préciser que la localisation française est un vrai bonheur, car, non seulement on dispose de sous-titres en Français, mais en plus, le doublage reprend l'intégralité des voix officielles françaises des personnages !
Action + RPG
En bas à gauche de l'écran se trouve une fenêtre contenant quatre cases qui résument toutes les actions que vous pourrez effectuer en appuyant sur le bouton X. Celle du haut est celle utilisée par défaut et sert à attaquer à coups de Keyblade. La deuxième case, elle, permet d'utiliser la commande magie. Vous pourrez ainsi lancer des sorts (brasier, soin, rafale...) et aussi utiliser les invocations. La troisième case permet quant à elle d'utiliser des objets. La quatrième est en général vide, mais permet, quand vous vous trouvez à proximité d'un coffre par exemple, d'ouvrir celui-ci. Elle peut aussi servir à déclencher lors des combats des techniques spéciales (comme Diskobolos).
Pour se déplacer dans cette fenêtre, vous devrez utilisez les touches directionnelles du pad. Ceci est assez peu pratique car, imaginons que nous sommes en plein combat et que je veuilles utiliser un invocation : Il vous faudra esquiver les attaques adverses tout en choisissant la commande « magie » de la fenêtre, après cela, il faut choisir la commande « invocation », puis choisir votre invocation. Cette manipulation relève plus de l'acrobatie qu'autre chose et on en vient finalement à ne pas utiliser les invocations... Dommage, car elles sont jolies et efficaces.
Vous apprendrez de nouvelles compétences au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu (comme tout bon RPG qui se respecte) et l'ordre d'apprentissage dépendra de l'arme que vous aurez choisi au tout début du jeu. Une fois que vous aurez appris les techniques, il faudra choisir celles que vous voudrez garder, car malheureusement, on ne peut pas toutes les activer en même temps. En effet, le personnage dispose d'un certain nombre de Points de Compétence (PC) et chaque technique nécessite un certain nombre de PC afin d'être activée (ce système ressemble beaucoup à celui de Final Fantasy IX pour apprendre les compétences). Il ne vous reste plus qu'à choisir...
Je finirais en parlant des porte-clés. Comme vous le savez déjà, « l'épée » du héros n'est autre qu'une Keyblade (à savoir, une clé géante). Pour augmenter sa puissance, vous devrez trouver dans les différents mondes des porte-clés à équiper à votre Keyblade. Celle-ci changera automatiquement d'apparence en fonction du porte-clé. Un système tout simplement brillant !
Kingdom Hearts est un bon jeu mélangeant à merveille les personnages de Disney et les héros des Final Fantasy, et proposant un scénario plus mature que ce qu'on aurait put imaginer. Les graphismes sont enchanteurs, les musiques envoûtantes (bien qu'elles ne soient pas exceptionnelles) et tout est fait pour que l'on ne s'ennuie jamais. Si vous hésitez encore à l'acheter, foncer dessus, vous ne regretterez pas votre achat. Cependant, une fois qu'on a joué à Kingdom Hearts II, on a du mal à se replonger dans le premier volet, celui ci étant moins dynamique que son petit frère, moins ouvert, mais bon, arrêtons de chipoter, et profitons de ce jeu qui est en tout point une expérience unique à vivre absolument…