Final Fantasy XII
C'est le 19 novembre 2003 que la première présentation officielle de Final Fantasy XII a été faite par Square Enix. D'abord prévu pour l'été 2004, c'est finalement le 16 mars 2006 qu'il voit le jour sur PlayStation 2 au Japon. La raison de ces nombreux reports ? Un Yasumi Matsuno (producteur, réalisateur et scénariste) très exigeant, et quelques conflits l'ayant finalement poussé à quitter le projet en 2005 pour laisser sa place aux talentueux Hiroshi Minagawa et Hiroyuki Ito. Officiellement, la raison invoquée par Square Enix est néanmoins un départ pour cause de maladie. Mais ces quelques complications ne se ressentent pas sur la qualité finale du titre. La preuve, Final Fantasy XII est le premier épisode de la série à avoir obtenu la note maximale chez Famitsu : 40/40. Lorsqu'il arrive en Occident, le titre reçoit également les faveurs des critiques, même si elles n'ont pas toutes été aussi enthousiastes.
Le scénario de Final Fantasy XII se déroule dans une Ivalice dans laquelle la famille Solidor, à la tête de l'empire d'Archadia, s'étend de plus en plus et conquiert les régions voisines. L'une d'entre-elles est le royaume de Dalmasca, attaqué deux ans avant le début de l'aventure. Depuis, la situation est très tendue : si Archadia a la mainmise sur le petit pays, un groupe de résistants lutte encore dans l'espoir de renverser la situation. Vaan, un orphelin de Rabanastre, semble bien loin de toutes ces tensions, et ne vit que pour une chose : devenir pirate du ciel. Il ne porte pas l'empire d'Archadia dans son cœur pour autant, puisqu'il le tient pour responsable de la mort de son frère. Alors qu'il mène une vie relativement paisible dans la capitale de Dalmasca, toujours accompagné de Penelo, une série de rencontres fortuite va l'embarquer dans une quête haletante à travers Ivalice.
Balthier et Fran, deux pirates du ciel, Basch, chevalier devenu traître, et Ashe, fille du défunt roi de Dalmasca, sont ceux qui vont l'entraîner dans ce voyage envoûtant et dépaysant, sous fond d'un conflit à l'échelle du continent menaçant d'éclater à tout moment. Même si le joueur prend le rôle de Vaan dès le début du jeu, la narration n'est pas centrée sur le jeune homme. En réalité, Penelo et lui sont les protagonistes les plus en retrait, laissant ainsi plutôt l'histoire se dérouler à travers les yeux. Leurs quatre compagnons font beaucoup plus figure de personnages « moteurs » : ils ont bien plus à gagner et à perdre dans leurs combats, et leurs passés respectifs sont largement abordés à cours de l'aventure. Pour ajouter encore à ce casting haut en couleurs, trois « invités » rejoignent tour à tour le groupe temporairement : Lamont, un jeune garçon mystérieux, Vossler, un ancien capitaine reconverti en résistant, et Reddas, un pirate du ciel renommé.
Final Fantasy XII était un jeu extrêmement ambitieux, très riche. Certains passages ont dû être retirés pour faciliter la prise en main des joueurs, afin de le rendre meilleur.
Cette douzième fantaisie étant la dernière voir le jour sur PlayStation 2, Square Enix n'a évidemment pas lésiné sur les moyens. La console de Sony est véritablement poussée dans ses derniers retranchements : graphismes entièrement en 3D, caméra gérée par le joueur, effets de lumières époustouflants, liberté de déplacement incroyable. On se retrouve donc dans un Final Fantasy d'un nouveau genre, encore plus innovant que Final Fantasy X à son époque. En effet, si l'aspect graphique et la liberté d'action sont exploités au maximum, c'est aussi le système de combat qui a totalement été repensé. Cet opus s'inspire grandement de son prédécesseur, à tel point que certains l'ont parfois décrit comme un MMORPG hors ligne. Et pour cause, les ennemis sont désormais visibles à l'écran et les combats font partie intégrante des phases d'exploration. Terminés les temps de chargement et les transitions avant chaque affrontement !
Le système d'évolution est, quant à lui, une nouvelle déclinaison d'un procédé déjà exploité dans la série. Les développeurs ont en effet conçu des Grilles de Permis pour chaque personnage : un peu à la manière du Sphérier, les joueurs doivent progresser sur ces plateaux en débloquant petit à petit compétences, magies, ainsi que les armes et armures qui peuvent être portées. Les fameuses limites apparaissent, elles aussi, sous une autre forme : les Impulsions. Mais pour exploiter leur puissance au maximum, il faut réaliser des enchaînements en appuyant rapidement sur la touche s'affichant à l'écran dans un temps imparti. Si assez d'Impulsions consécutives ont été déclenchées, un coup final dévastateur peut être exécuté. Bien entendu, ces attaques donnent lieu à des scènes époustouflantes, tant du côté des effets visuels que sonores. Les invocations, appelées Éons, sont évidemment aussi de la partie. Lorsque le joueur fait appel à l'une de ces créatures, elle remplace les deux personnages contrôlés par l'IA pour des assauts écrasants et spectaculaires.
Côté quêtes annexes, le jeu a bien évidemment beaucoup à offrir, et ce notamment grâce aux contrats. Pour les mener à bien, le joueur doit chasser des monstres bien précis, qui n'apparaissent parfois que sous certaines conditions. Au fur et à mesure de sa progression, d'autres missions plus compliquées sont débloquées, ainsi que des récompenses potentielles bien plus alléchantes. En ce qui concerne sa bande originale, Final Fantasy XII se démarque radicalement de ses prédécesseurs. Nobuo Uematsu n'a pas participé à la réalisation de sabande son, si ce n'est pour la chanson thème du jeu, Kiss Me Good-Bye. Il a en effet été remplacé par Hitoshi Sakimoto, le compositeur des précédents titres se situant dans l'univers d'Ivalice : Vagrant Story et Final Fantasy Tactics. Son style n'est évidemment pas le même que celui d'Uematsu, mais il a pris le soin de rester fidèle à l'esprit de la série.
Final Fantasy XII arrive en Occident plusieurs mois après sa sortie japonaise, d'abord aux États-Unis le le 31 octobre 2006, puis en Europe le 23 février 2007. Si la rapidité de la localisation n'est pas encore la priorité de Square Enix, le travail des traducteurs américains, Alexander O. Smith et Joseph Reeder, est d'une qualité remarquable. Tout en restant au plus près du script japonais original, ils ont tiré parti des subtilités et de la richesse de la langue anglaise pour retranscrire à leur manière toute la diversité d'Ivalice. Ce n'est que justice si on retrouve les doublages américains dans la version International du jeu, sous-titrée Zodiac Job System et publiée le 9 août 2009 au Japon.