Episode i : chapitre 4
« Heu, dites moi... Vous avez assez de pilotes ? » demanda Sazh au soldat. Quand Hope avait voulu savoir s'il pouvait aider, Sazh s'était dit qu'il devait pouvoir faire quelque chose, lui aussi.
« Vu le nombre de gens qui doivent être évacués, on ne peut pas en manquer. »
Sazh tourna son regard vers Cocoon. Même avec un bon tiers de Cocoon évaporé, il se demandait combien de voyages ils devraient faire pour évacuer toute la population.
« C'est vrai, mais... »
« Tant que vous restez dans le cockpit, vous n'aurez pas à vous inquiéter. Personne ne verra votre visage. »
Les vaisseaux n'étaient pas utilisés seulement pour faire des allers retours entre Cocoon et Gran Pulse. Des avalanches s'étaient produites, des bâtiments s'étaient écroulés, et les personnes prisonnières de ces catastrophes devaient être sauvées. Pour cela, ils avaient besoin de leurs plus petits vaisseaux. Et d'hommes pour les piloter.
« Pour être franc, nous avons besoin de plus de bras que nous n'en avons actuellement. »
« Au moins, la PSICOM a mis fin aux combats. J'imagine que ça contribuera à arranger les choses. »
Sous le pilier de cristal, les soldats vêtus d'uniformes bleus travaillaient avec la PSICOM. Ils déchargeaient des provisions dont ils allaient avoir grand besoin. Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour être sûrs que les citoyens de Cocoon seraient en sécurité. Encore un miracle, pensa Sazh.
« Où est votre permis ? »
« Pas la peine, tant qu'il dit pouvoir le faire. »
Officiellement, il ne pouvait piloter que des vaisseaux civils, mais dans une situation comme celle-ci, personne ne serait assez borné pour lui dire que c'était contre la réglementation.
« Pas de problème pour ça... Mais j'ai mon fils avec moi. Si vous pouviez me donner un vaisseau avec un cockpit assez grand pour nous deux, je vous en serai vraiment reconnaissant. »
Sazh n'était pas près de laisser quelqu'un d'autre s'occuper de Dajh. Une fois que tout serait revenu à la normale, il pourrait travailler à nouveau et le laisser à la garderie. Mais pour le moment, les choses étaient complètement différentes. Il ne voulait pas le quitter un seul instant.
Tout avait commencé ce jour-là, à Euride. L'espace de quelques minutes, il avait lâché Dajh des yeux. Il était devenu imprudent, pensant que son fils était assez grand pour qu'il n'ait pas besoin de le surveiller en permanence. Quel désastre son inattention avait causé. C'était une voie qu'il ne comptait plus jamais emprunter.
« Hé, Dajh... » dit-il en soulevant son garçon, un genou posé à terre. « Le travail de ton père, c'est de piloter des vaisseaux. Et toi, c'est quoi ton travail ? »
« Euh... Manger plein de choses, jouer beaucoup, faire la sieste, et puis des bêtises, me faire gronder, et demander pardon... »
Tous les matins, ils avaient cette conversation. Une fois arrivés à la garderie, il lui disait alors : « Regarde, c'est ici que tu travailles. » avant de l'y déposer.
« C'est vrai. Mais aujourd'hui, ça va être un peu différent. »
« Ah oui ? »
« Aujourd'hui, ton travail est d'observer mon travail. Tu vas t'asseoir à côté de moi et être sage. C'est d'accord ? »
Le visage de Dajh s'illumina. Il n'avait jamais vu son père piloter d'aussi près.
« Tu n'auras pas le droit de te lever ou de te promener. Tu comprends ? C'est un travail pour lequel je dois rester assis. Et tu dois faire pareil. » Puis, s'adressant au bébé chocobo : « Et ça vaut aussi pour toi. » Celui-ci pépia pour signifier son accord.
Il prit le temps de serrer Dajh dans ses bras à nouveaux. Bientôt, il ne pourrait plus le faire. Les enfants grandissaient tellement vite. Dans à peine moins de dix ans, il aurait le même âge que Hope. Chaque moment lui était précieux.
Quand Dajh sera grand, il pourra dire à Vanille et Fang : « Vous voyez, il est devenu un parfait jeune homme. Tout ce qui s'est passé quand il était petit, c'était rien. Qui se souvient encore qu'il était un l'Cie ? » Un jour, ils pourront rire de tout ce qui était arrivé. Peu importe le temps qui les en séparaient.
« On y va ? » Sazh leva les yeux vers la tour de cristal, illuminée par la lumière du soleil. L'endroit où ses deux amies dormaient. « On se reverra, un jour. » souffla-t-il avant de suivre le soldat.